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La réplique violente des dirigeants israéliens à l’annonce de Macron pour la Palestine (photo prise le 9 juillet)
POLITIQUE – Courroux immédiat. L’annonce d’Emmanuel Macron sur la reconnaissance par la France de l’État de Palestine, prévu pour septembre, suscite de nombreuses réactions très vives chez les dirigeants israéliens et au sein de l’administration Trump aux États-Unis.
La décision française « récompense la terreur », a notamment fustigé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en référence à l’attaque sans précédent du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023. « Soyons clairs : les Palestiniens ne cherchent pas à obtenir un État aux côtés d’Israël, ils cherchent un État à la place d’Israël », a-t-il martelé.
Proche allié d’Israël, les États-Unis ont également « fermement » rejeté le projet français, évoquant une décision « imprudente » qui fait reculer la paix. « C’est un camouflet pour les victimes du 7 octobre », a déclaré le secrétaire d’État américain Marco Rubio.
Le chef d’État français avait annoncé plus tôt ce projet sur les réseaux sociaux : « Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine. J’en ferai l’annonce solennelle à l’Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre prochain », a-t-il écrit sur X et Instagram.
« Effondrement moral »
C’est en Israël que les répliques sont les plus violentes. Outre le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu, souvent offensif à l’égard d’Emmanuel Macron, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar se montre lui aussi cinglant sur les réseaux sociaux en affirmant qu’« un État palestinien sera un État du Hamas. »
Le vice-Premier ministre Yariv Levin, qui est également ministre de la Justice, qualifie pour sa part qualifié cette décision d’« aide directe au terrorisme » et de « tache noire dans l’histoire de la France », quand le ministre de la Défense, Israël Katz, a promis qu’Israël « ne permettrait pas la création d’une entité palestinienne qui nuirait à notre sécurité ».
Certains vont même plus loin. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich juge ainsi que l’annonce de la France donne « à Israël une raison supplémentaire » d’annexer la Cisjordanie qu’il occupe depuis 1967 et de « mettre fin une fois pour toutes à l’illusion dangereuse d’un État palestinien terroriste ». Une déclaration qui sonne comme une menace de rétorsion, à l’heure où la Knesset, le parlement israélien, vient de soutenir une décision non contraignante exhortant le gouvernement à imposer la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie, annexant ainsi le territoire. Soit une revendication de longue date de l’extrême droite israélienne.
Vidéo virale du couple Macron
Dans un autre registre, Amichai Chikli, ministre israélien de la Diaspora et de la Lutte contre l’antisémitisme, a publié une vidéo devenue virale sur internet, dans laquelle on voit apparemment Brigitte Macron repousser son mari Emmanuel Macron avec ses bras. « Président Emmanuel Macron, au nom du gouvernement israélien, voici notre réponse à votre reconnaissance d’un État palestinien », a-t-il écrit sur X.
De fait, la classe politique israélienne est assez unanime, les figures de l’opposition sont également très critiques vis-à-vis de la décision d’Emmanuel Macron. L’ancien Premier ministre Naftali Bennett, qui devrait se présenter contre Benjamin Netanyahu aux élections de 2026, a écrit sur X que la décision du président français était un signe d’« effondrement moral » et qu’elle « serait jetée aux oubliettes de l’histoire ».
À l’inverse, l’annonce du chef de l’État français a suscité de nombreuses réactions positives en France (surtout à gauche de l’échiquier politique), en Cisjordanie, et dans les capitales des 142 États quit ont reconnu un État palestinien, selon un décompte de l’AFP.