Douze personnes ont été mises en examen dans le cadre d’une enquête sur une série d’actions violentes visant des agents pénitentiaires, a indiqué jeudi la Juridiction interrégionale spécialisée de Nancy.
A partir du mois d’avril, plusieurs incendies ou tentatives d’agressions graves sont survenus dans le secteur de Nancy aux domiciles ou aux abords des domiciles d’agents pénitentiaires, a indiqué la JIRS dans un communiqué, ajoutant que « ces actions violentes visaient à exercer des pressions sur le personnel de la maison d’arrêt de Nancy-Maxéville ».
Une « bande structurée » originaire de région parisienne, du Nord et de la Moselle
Les investigations ont mis en évidence « les agissements d’une bande structurée » et « plusieurs suspects, âgés de 18 à 26 ans, originaires de la région parisienne ou des départements du Nord et de la Moselle étaient mis en cause pour s’être rendus dans le secteur de Nancy pour commettre des incendies ou des agressions physiques au préjudice d’agents pénitentiaires ».
« Une fois sur place, selon les instructions reçues des commanditaires, les exécutants se mettaient en attente en vue d’agresser les agents visés ou commettaient des destructions ou des dégradations par incendie sur les habitations », a poursuivi la JIRS. Plusieurs suspects, dont certains étaient déjà incarcérés, ont été mis en cause pour avoir donné des instructions en vue de la commission de ces faits.
Depuis le mois de mai, plusieurs opérations successives de police judiciaire conduites par la Section de recherches de Nancy et la Division de la criminalité organisée et spécialisée de Nancy (DCOS) avec l’appui du GIGN sous la direction de magistrats instructeurs de la JIRS de Nancy ont conduit à l’interpellation d’une douzaine de personnes.
Neuf détention provisoire
Au total, douze personnes ont été mises en examen dont neuf ont été placées en détention provisoire et trois sous contrôle judiciaire, a précisé la JIRS.
Depuis le 13 avril, de nombreuses attaques contre des établissements pénitentiaires, ou les domiciles d’agents pénitentiaires, ont été commises un peu partout en France. Le parquet national antiterroriste (Pnat) avait indiqué que 22 interpellations avaient eu lieu le 28 avril partout en France.
Un groupe revendiquant la « défense des droits des prisonniers français », ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, a visé les établissements ou agents pénitentiaires, publiant vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.
Si le mode opératoire de certains faits porte les marques de la criminalité organisée, d’autres actions faisaient davantage penser à l’ultragauche, avait relevé une source policière, pour qui certains militants ont pu se greffer sur la campagne initiale.