Nouveauté au rayon fromages des supermarchés. Connu pour ses marques laitières Vrai, Petit Billy et Tante Hélène et pour ses produits végétaux Sojasun, le groupe breton Olga annonce le lancement de sa première gamme de « fauxmages » pour la grande distribution. Des fromages végétaux fabriqués à partir de noix de cajou ou de soja, présentés comme des alternatives aux fromages traditionnels au lait de vache, de brebis ou de chèvre. « Le fromage et le végétal, c’est la rencontre de nos deux grands pans d’activité. Cette nouvelle marque s’inscrit donc vraiment au cœur de notre stratégie », explique Valentin Guegan, chef de marques au sein du groupe de Noyal-sur-Vilaine (35), près de Rennes (300 M€ de chiffre d’affaires et 1 200 salariés).
Différenciation
Véritable relais de croissance, après les cessions d’activités opérées par Olga en 2024, sur un marché bousculé par l’inflation et la baisse du pouvoir, la gamme « Les Veilleurs » comprend trois références : un à pâte molle (le Moelleux, proche visuellement du camembert), un à pâte dure (le Fruité, avec sa forme carrée et sa croûte orangée) et un fromage frais aux fines herbes (la Fraîche). Trois produits qui jouent la carte de l’accessibilité (de 3,10 € à 3,90 € l’unité) mais aussi et surtout de la différenciation par rapport à l’offre existante, essentiellement des tartinables et des produits à cuisiner. À l’heure où les Français consomment de plus en plus de produits végétaux, le Moelleux et le Fruité ont ainsi été pensés pour les plateaux de fin de repas et les planches apéritives. Le dernier, à consommer chaud ou froid, est plutôt destiné aux préparations culinaires.
En exclusivité chez Carrefour
Les trois fromages ont été lancés début avril chez Carrefour, qui détient une exclusivité nationale de six mois. « Ensuite, l’objectif est de la développer ailleurs », indique Valentin Guegan. Côté production, les opérations se déroulent dans un petit atelier dédié à Noyal-sur-Vilaine, où sont également fabriqués les fromages végétaux Tomm’Pousse, une marque destinée au réseau de distribution bio rachetée en 2023 par Olga à la suite de son placement en liquidation judiciaire. Lancé en octobre 2023, l’atelier emploie actuellement une dizaine de salariés et sera agrandi si la mayonnaise commerciale prend et si d’autres références sont lancées.
En la matière, Olga estime qu’il a une carte à jouer. Si le marché est encore très restreint (3,5 % des foyers concernés), le segment des fauxmages est en hausse constante dans la grande distribution (+ 10 % environ en volume et en valeur sur un an à fin mars 2025). « Pour la suite, il y a un vrai potentiel, estime Valentin Guegan. Mais pour que le marché se développe, il faut développer de nouvelles offres, diversifier les goûts et les textures. » Olga l’a bien compris et compte bien s’imposer comme l’un des leaders du secteur.