Découvrez comment ces espèces d’oiseaux nicheurs signalent l’état fragile de la biodiversité en Île-de-France.

Le chant des oiseaux est toujours un bonheur pour les oreilles, surtout en Île-de-France, où ils sont plus rares que dans les zones rurales. Ces espèces sont souvent méconnues du grand public et témoignent de la richesse, mais aussi de la fragilité, de la biodiversité locale. Mais qu’est-ce qui menace réellement ces oiseaux et comment leur présence peut-elle nous alerter sur l’état de notre environnement ?

Une expertise collective au service de la biodiversité

Des ornithologues ont décidé de mettre leurs efforts en commun afin de mieux comprendre la situation des oiseaux nicheurs en Île-de-France. Ils ont rassemblé de très nombreuses données sur 178 espèces d »oiseaux différentes qui ont l’habitude de se reproduire dans la région. Ces passionnés se sont appuyés sur des programmes de suivi comme le STOC (Suivi temporel des oiseaux communs) et ont pu bénéficier du soutien technique du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Grâce à ce projet, une Liste rouge régionale a pu être produite. Celle-ci sert principalement à évaluer le risque d’extinction de ces espèces en Île-de-France. Il est plus facile de suivre les oiseaux nicheurs que les migrateurs, les données ne manquent donc pas. Leur reproduction permet notamment de comptabiliser de façon précise les populations locales.

La présence de ces oiseaux dans nos jardins est un signal fort

Parmi les 178 espèces recensées dans l’étude, 151 ont été évaluées selon les critères internationaux de l’UICN. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le constat est assez inquiétant : plus d’un quart d’entre elles sont actuellement menacées. Certains oiseaux rares ont particulièrement retenu l’attention, car leur présence dans les jardins est un signal important.

La Bécassine des marais ou le Râle des genêts ont déjà disparu d’Île-de-France, à cause, entre autres, de la disparition de leurs habitats, qui sont les zones humides. D’autres espèces, comme la Pie-grièche à tête rousse, souffrent de l’intensification des pratiques agricoles. Leur rareté témoigne de changements environnementaux profonds dans la région, auxquels il faut trouver des solutions.

Les oiseaux nicheurs d’Île-de-France doivent donc composer avec un contexte difficile, entre l’urbanisation croissante et la fragmentation des habitats naturels (forêts, marais). Ce ne sont pas moins de la moitié des rapaces qui seraient menacés de disparition, ou déjà disparus, dans la région. La présence de ces oiseaux est un bon indicateur : plus il y en a, mieux se portent les écosystèmes. Leur déclin révèle au contraire un déséquilibre préoccupant.

La Liste rouge permet de dresser un état des lieux, mais les ornithologues en ont aussi profité pour faire part de leurs solutions. Aux autorités de les mettre en application ou non, sachant que de nombreux efforts ont déjà été faits dans le domaine. Parmi ces mesures figurent : la sensibilisation du grand public, l’adoption de pratiques agricoles plus écologiques, la préservation des zones humides, la création d’espaces protégés…