Au lendemain de l’annonce par Emmanuel Macron de la reconnaissance par la France d’un État palestinien en septembre prochain, le gouvernement allemand a rejeté cette option tout en rappelant son soutien à la solution des deux États.
Le gouvernement allemand «n’envisage pas de reconnaître un État palestinien à court terme», a-t-il indiqué ce vendredi 25 juillet, un jour après l’annonce du président français Emmanuel Macron de le faire en septembre à l’ONU. Berlin «continue de considérer la reconnaissance d’un État palestinien comme l’une des dernières étapes vers la solution à deux États», a précisé dans un communiqué le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius, rappelant que la sécurité d’Israël «revêt une importance primordiale» pour l’Allemagne.
En raison de son passé nazi, l’Allemagne est, avec les États-Unis, l’un des plus fervents soutiens d’Israël, et a même fait de la sécurité de ce pays «une raison d’État» depuis 2008. Dans son communiqué, le gouvernement allemand appelle à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages israéliens et au désarmement du Hamas. Il exhorte aussi Israël à «améliorer immédiatement (…) la situation humanitaire catastrophique à Gaza».
«Perspective politique viable pour Gaza»
Berlin insiste sur la nécessité «d’une perspective politique viable pour Gaza afin qu’un cessez-le-feu temporaire puisse déboucher sur une paix durable». Et enfin, le gouvernement allemand prévient Israël qu’«il ne doit y avoir aucune nouvelle mesure en vue d’une annexion de la Cisjordanie». Soulignant être en contact permanent avec le gouvernement israélien et les partenaires internationaux, il se dit prêt à «augmenter la pression si aucun progrès (sur les points précités, NDLR) n’est fait».
Le premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé jeudi «un entretien d’urgence» sur Gaza vendredi avec ses homologues français et allemand pour voir comment «arrêter les massacres et fournir à la population la nourriture dont elle a désespérément besoin».
Le gouvernement allemand n’a pas signé l’appel de 28 pays, dont le Royaume-Uni et la France, à mettre fin «immédiatement» à la guerre dans la bande de Gaza assiégée par Israël, ce qui a suscité de nombreuses critiques dans le pays, notamment de la part des sociaux-démocrates qui participent à la coalition du chancelier conservateur Friedrich Merz.