Plus de 10% du chiffre d’affaires de ces sociétés tricolores dépend de leurs exportations aux États-Unis, alertent les douanes françaises dans une étude parue ce vendredi, alors que l’UE négocie avec Donald Trump.

Quelque 2000 entreprises qui réalisent la moitié des exportations françaises vers les États-Unis sont exposées au marché américain pour 10% ou plus de leur chiffre d’affaires, et subiraient la moitié du choc des droits de douane additionnels, selon une étude des douanes françaises parue ce vendredi 25 juillet. Avec 48,6 milliards d’euros de biens exportés vers les États-Unis en 2024, dont l’essentiel par 14.700 entreprises des secteurs marchands (hors biens agricoles et financiers), le pays est la deuxième destination d’exportation de la France en valeur derrière l’Allemagne (78 milliards d’euros).

Alors que le dénouement des négociations sur les droits de douane entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis est espéré le 1er août, les discussions se poursuivent et un accord semblait se dessiner ces derniers jours avec des droits de douane américains ramenés à 15%, assortis d’exemptions dans le secteur aéronautique ou pharmaceutique. Temporairement, un droit de douane de 10% s’applique sur les exportations européennes vers les États-Unis.


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Taux de marge faible pour certaines entreprises

La moitié des droits de douane additionnels pourrait donc peser sur environ 2000 entreprises françaises qui réalisent les trois quarts des exportations de matériel de transport (construction aéronautique et navale), de boissons ou de produits de la maroquinerie vers les États-Unis, indique l’étude. La capacité de ces entreprises à résister au choc de cette nouvelle donne douanière réside notamment dans les taux de marge : un taux élevé peut-être réduit par une entreprise afin de «conserver sa clientèle» ou d’«absorber en tout ou partie la hausse des droits de douane pour ses clients en abaissant ses prix», ajoute le document.

Le taux de marge des entreprises exportatrices vers le marché américain s’établit en moyenne à 35,5% en 2024, contre 27,9% pour des entreprises en France en 2022, avec des situations contrastées selon la taille ou le secteur d’activité. Ainsi, un quart de ces entreprises ont un taux de marge inférieur à 11%, et un quart supérieur à 52,1%, relève l’étude.

Dans l’hypothèse où les entreprises tenteraient de neutraliser intégralement la hausse des prix en réduisant le taux de marge, elles devraient les réduire de 0,6 point avec des droits de douane de 10%, et de près de 2 points avec des droits de douane à 30%. Compte tenu de l’exposition au marché américain et des taux de marge des entreprises, la situation serait «plus difficile pour les industries de fabrication de matériel de transport (construction aéronautique et navale)» et «pour les microentreprises et pour les entreprises indépendantes», estiment les auteurs.