Par

Jessie Leclerc

Publié le

15 avr. 2025 à 7h36

À Rouen, l’association Un Pas de Côté rêve d’un tiers-lieu participatif, culturel et écologique dans un espace actuellement abandonné, bien connu dans son quartier : le 40 rue de la Mare du Parc, dans les anciens locaux du fleuriste Basile Fleurs. Et bientôt, ça ne sera plus qu’un rêve. Après quatre ans de galère, le projet avance pour de bon. On vous dit tout.

Faire revivre le 40

Il y a encore quelques années, le 40 rue de la Mare du Parc était la boutique d’un horticulteur. Fermée en 2021, elle est depuis, avec le terrain et les serres attenantes, à l’abandon. Le projet a germé quand un permis de démolition a été délivré par le promoteur immobilier Cap Horn après la fermeture du commerce. Titulaire d’un permis de construire, il voulait y ériger un immeuble. Face au risque de disparition de cet espace de verdure, des habitants du quartier se sont mobilisés.

Il y a tout un quartier derrière. Le lieu a été défendu par 800 personnes avec une pétition papier.

Ingrid Hoh
Co-fondatrice de l’association Un Pas de Côté

L’ambition est de sauvegarder les serres, le local ainsi que la maison attenante et d’y créer un lieu de vie, ouvert sept jours sur sept. Ainsi est née l’association Un Pas de Côté qui compte aujourd’hui neuf membres actifs et près de 150 adhérents.

Un lieu convivial et accessible à tous

Le tiers-lieu, pensé par les habitants, pour les habitants, et soutenu désormais par la Ville de Rouen et de nombreux partenaires « sera avant tout un lieu de rencontre », sourit Ingrid qui habite le quartier depuis plus de 15 ans.

Le 40, c’est un ensemble de 740 m², dont 380 m² d’extérieur : un jardin, une cour, et surtout trois serres qui serviront de pépinière collective, de scène pour des petits concerts ou des spectacles. À l’intérieur de l’ancienne boutique il y aura un café, un espace festif et un coin pour les enfants. De l’autre côté du terrain, se tiendra un atelier de bricolage solidaire, « comme une outilthèque ».

La maison sera louée par des artistes.
La maison sera louée par des artistes. (©JL/76actu)

La maison sera louée par les artistes de la galerie Pills. Lieu d’exposition, boutique et ateliers feront vivre la bâtisse. D’autres espaces seront aussi disponibles à la location. En bref, le 40 rassemblera artistes, associations, riverains et simples visiteurs.

Un projet coûteux

Le 3 avril 2025, la Ville de Rouen a voté une subvention de 150 000 euros pour accompagner l’achat du foncier, estimé à 800 000 euros sur un projet total de plus d’1 million d’euros. La subvention est assortie d’une clause suspensive, c’est-à-dire accordée sous réserve de l’acquisition effective du foncier dans les six mois suivant la date de délibération.

Pour la Ville, ce projet a du bon : « Il contribue aux orientations municipales en matière d’aménagement et d’urbanisme durables, en participant à l’adaptation au dérèglement climatique du secteur ». La Métropole, la Région et d’autres organismes participent aussi financièrement.

L'association commence à nettoyer le terrain et les serres.
L’association commence à nettoyer le terrain et les serres. (©JL/76actu)

Une convention d’occupation temporaire signée avec le promoteur a permis à l’association de commencer à préparer le terrain. Le jardin commence à être nettoyé et le lieu ouvre déjà ses portes chaque samedi matin. La finalisation de la proposition d’achat au propriétaire est prévue pour fin avril, début mai.

Ouverture en 2026

Si tout se passe comme prévu, le chantier devrait commencer à l’automne, avec une ouverture progressive : « On fera d’abord un café de chantier, puis des chantiers participatifs où les habitants viendront repeindre, réparer, décorer. On prévoit d’ouvrir au printemps 2026 avec une équipe salariée la journée et des bénévoles en soirée », explique Ingrid.

Dans ce coin de la rive gauche, où les commerces se font plus rares, le 40 veut devenir un refuge. « C’est pratique, car c’est à Côté du Jardin des Plantes, les gens pourront venir ici après leur visite » ajoute Ingrid.

Une rencontre est prévue le samedi 26 avril afin de poursuivre le défrichage du terrain, dans la convivialité. Un blind test sera aussi organisé le mardi 29 avril au 128 bis.

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