Par

Lou Batteux

Publié le

25 juil. 2025 à 17h18

Jeudi 24 juillet, un agent du Centre pénitentiaire pour hommes de Rennes-Vezin (CPRV) a subi une agression physique de la part d’un détenu « au profil psychiatrique », selon les termes de Florian Adam, secrétaire local FO-Justice. Et ce n’est pas la première fois qu’un tel phénomène survient dans l’établissement.

Défécation, agression et tentative d’incendie

Dans la nuit de mercredi 23 à jeudi 24 juillet, le détenu en question a été transféré en urgence au Quartier Arrivant (QA) de la maison d’arrêt après s’en être « violemment pris au matériel de sa cellule, brisant la fenêtre ainsi que le réfrigérateur. » Le lendemain, vers 7h, les agents du QA retournent voir le prisonnier et constatent qu’il a « volontairement déféqué en plein milieu de sa cellule ».

Ce n’est qu’une heure plus tard que l’incident survient. Vers 8h30, en entendant du vacarme provenir de la cellule de l’individu, les agents interviennent et découvrent qu’il tente à nouveau de casser sa fenêtre. En les voyant, ce dernier leur fonce alors dessus en « réclamant une promenade immédiatement ». L’un d’eux rétorque qu’il n’est pas dans son créneau horaire et la réponse du détenu ne se fait pas attendre : il lui assène un coup de poing au visage.

Avec l’aide de son binôme, le surveillant parvient à maîtriser l’agresseur. Ce dernier est ensuite menotté puis transféré au Quartier Disciplinaire (QD). La victime ne s’en sort qu’avec quelques douleurs, mais décide de porter plainte immédiatement. Et l’histoire ne s’arrête pas là. Plus tard dans la journée, le détenu tente de mettre le feu à sa cellule, puis de tenter s’y pendre avec une corde dans la nuit.

La gendarmerie est actuellement sur le dossier et le détenu, qui est en « cellule adaptée », va être « convoqué en commission d’enquête« , explique Anne-Sophie Cortinovis, chef de cabinet et responsable communication à la Direction interrégionale des services pénitentiaires Grand Ouest.

« Ça devient ingérable »

Il y a une augmentation des profils psychiatriques dans l’établissement. Les autorités médicales refusent de nous transmettre les infos concernant les détenus, mais on le sait à force de les côtoyer. Ça devient ingérable.

Florian Adam
Secrétaire local FO-Justice

Si Florian Adam explique que ce type de personnes devraient être transférées à l’Unité Hospitalière Spécialement Aménagée (UHSA) de Rennes, celle-ci est saturée, selon lui. Le CPRV n’a donc pas le choix que d’accepter « des profils qui n’ont rien à faire ici » et les « gérer comme n’importe quel autre détenu ».

Le CPRV devient progressivement un hôpital psychiatrique de substitution. La multiplication de ces profils instables au sein du CPRV met gravement en danger les agents et le bon fonctionnement de la détention.

Bureau local FO-Justice du CPRV

Une agression de plus

Ce phénomène de violences de la part d’un détenu « au profil psy » contre le personnel du CPRV, ce n’est pas la première fois qu’il se produit. Mercredi 16 juillet, un autre individu a craché sur un agent distribuant le courrier. Au moment où des renforts arrivent pour le menotter, il tente d’étrangler un gradé avant de lui asséner plusieurs coups de pied. « Je vais te faire assassiner ! », lance-t-il à un autre chef.

Dépassé et « au bord de la rupture« , le bureau local FO-Justice exige alors « des actes clairs, concrets et immédiats » de la part de l’administration.

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