Née de la passion de quelques pêcheurs, la société nautique des Mouissèques a été créée en juillet 1965. Parmi ses fondateurs, figurait André Vendel-Viest, le père de Gérard, son actuel président. « Au départ, raconte ce dernier, l’idée était de se regrouper et d’organiser des concours de pêche entre copains. À l’époque, le club était installé dans l’anse des Mouissèques, qui était alors un petit port de pêche. Mais au début des années 1970, les chantiers navals ont fait évoluer leur technique de construction de bateaux afin de les concevoir par morceaux, avant de les assembler. Et pour stocker ces éléments, ils avaient besoin de place. Ils ont alors bouché l’anse des Mouissèques ».
« Pour dédommager le club, poursuit Gérard Vendel-Viest, ils ont créé deux pontons dans le port du centre-ville. La société nautique s’est, elle, installée là où se trouve l’hôtel, sur le port du centre-ville. Puis elle a déménagé dans la tour de la Rotonde. Et quand cette dernière fut démolie, elle a pu s’installer définitivement dans l’actuel bâtiment situé à côté de la capitainerie ».
Meilleur club nautique de la rade en 2009-2010
L’association de pêcheurs s’est aussi ensuite diversifiée avec l’arrivée des voiliers, ce qui a amené le club à organiser les premières régates dans la rade. « On en propose encore six par an, qui réunissent plusieurs dizaines de bateaux, dont la Croisière corse depuis une vingtaine d’années. Des gars participent aussi à des régates régionales et nationales, j’ai d’ailleurs moi-même fait le Tour de France à la voile en 2002 », précise le président pour qui le fait de gloire de ces voileux reste la victoire au Challenge de l’aire toulonnaise en 2009-2010. « On a été sacré meilleur club nautique de la rade, ce qui n’est pas rien vu la concurrence des gros que sont le club de la Marine, celui de St-Mandrier et celui des Salettes (Carqueiranne) ».
Par ailleurs, l’activité pêche perdure. Mais elle souffre des évolutions de la réglementation: « On ne peut plus organiser de concours de pêche au gros et les prises sont limitées à un poisson (taille 1,15 m et 30 kg maximum) par jour et par bateau », indique Jean-Marie Biagini, responsable de la section pêche. Les sociétaires constatent aussi que la ressource diminue: « Avec le changement climatique, les poissons ont modifié leurs habitudes et quand il fait chaud, ils restent au large et en profondeur ».
Toujours plus d’une centaine d’adhérents
Pour autant, la société nautique organise toujours quelques concours de pêche, entre mai et octobre, auxquels prend part une vingtaine de bateaux. Et elle participe chaque année, en septembre, au Trophée de la rade. « On a terminé deux fois premiers en 2022 et 2023 mais l’an dernier, c’est le club de la Petite Mer qui l’a emporté pour quelques dizaines de grammes », grince Gérard Vendel-Viest.
Quant aux effectifs du club, précise-t-il, « on a toujours eu entre 100 et 200 sociétaires qui se répartissent quasiment à 50/50 entre l’activité voile et l’activité pêche. Après le Covid, et comme les gens vieillissent, on en a perdu quelques dizaines. Mais depuis deux ans, ça remonte et on retrouve un certain dynamisme ».
La convivialité avant tout
« On reste un club qui privilégie la convivialité, avec des adhérents plus âgés qui partagent leur expérience avec les plus jeunes. On organise régulièrement des repas, des concours de boules et une sardinade. Ça entretient les bonnes relations ».
Le 60e anniversaire de l’association donnera aux sociétaires une nouvelle occasion de se réunir, dimanche. « Dès 8 h 30, il y aura des puces nautiques sur le quai de la Marine. À partir de 10h, on proposera des démonstrations de voile radio-commandée, notamment avec notre adhérent Yann Deluy qui s’est classé 5e à Marseille lors d’une manche du championnat de France, avec un bateau radio-commandé qu’il a fabriqué lui-même. Nous aurons enfin un concours de boules, vers 15h ». La journée sera clôturée par un repas entre sociétaires, avec des invités.