Le soir, après une longue journée, devant un verre de rosé avec des glaçons, les suiveurs se racontent des histoires. L’un d’eux dit : «Tu es mort. Tu arrives devant Dieu (admettons qu’il existe) et tu as le droit de lui poser une seule question sur le Tour de France au XXIe siècle. Qu’est-ce que tu lui demandes ?» Les journalistes hésitent. Certains veulent savoir ce qu’avait Thibaut Pinot à sa cuisse en 2019, un autre si Froome a utilisé un moteur, d’autres s’interrogent sur Armstrong… Un vieux de la vieille entend la conversation et lance : «Je demande simplement s’il y a déjà eu un vainqueur propre.» Tout le monde se tait.
Ce n’est pas avec Tadej Pogacar que chacun rentrera chez soi, dimanche soir à Paris, avec plus de certitudes. Dans la seconde étape des Alpes et la dernière en montagne de cette édition, le titan Slovène a continué son étrange numéro depuis le début de la troisième semaine. Il semble facile, trois vélos au-dessus des autres, comme il l’a prouvé en attaquant en bas de la montée de la Plagne, puis, il ne force pas et laisse un second couteau l’emporter. A ce petit jeu, c’est Thymen Arensman qui en profite le plus. Le grimpeur d’Ineos a profité de ce que le leader d’UAE n’ose plus gagner pour s’imposer en solitaire, quelques secondes devant le futur podium final dans le désordre : Jonas Vingegaard (Visma Lease a Bike), Tadej Pogacar donc et Florian Lipowitz (Red Bull-Bora-Hansgrohe). Le Hollandais signe sa d