Le Royaume-Uni et l’Australie ont annoncé la signature d’un traité de coopération pour la construction de sous-marins nucléaires australiens et ont salué l’examen par l’administration du président américain Donald Trump du rôle des États-Unis dans l’accord de défense trilatéral.
Le secrétaire britannique à la Défense, John Healey, et le secrétaire aux Affaires étrangères, David Lammy, ont rencontré vendredi leurs homologues australiens, Richard Marles et Penny Wong, à Sydney pour une réunion bilatérale annuelle.
M. Marles a indiqué que lui et M. Healey signeraient samedi un traité de 50 ans qui consolidera la coopération bilatérale pour la construction d’une flotte australienne de sous-marins propulsés par la technologie nucléaire américaine.
«Il s’agit d’un traité aussi important que ceux signés entre nos deux pays depuis la fédération», a souligné M. Marles, faisant référence à l’unification de plusieurs colonies britanniques pour former le gouvernement australien en 1901.
L’alliance tripartite a été annoncée en 2021 pour faire face à la puissance militaire croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique. Elle fournirait à l’Australie au moins huit sous-marins, dont trois à cinq sous-marins américains d’occasion de classe Virginia. Le Royaume-Uni et l’Australie coopéreraient pour construire leurs propres sous-marins SSN-AUKUS.
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, examine actuellement le pacte, connu sous l’acronyme AUKUS, conclu par l’administration du président américain Joe Biden. On craint que les États-Unis ne fournissent pas à l’Australie leur premier sous-marin de classe Virginia d’ici le début des années 2030 comme prévu, en raison du retard pris dans la construction de leurs sous-marins.
Interrogés lors d’une conférence de presse, MM. Marles et Healey ont refusé de spéculer sur la poursuite de la construction conjointe de sous-marins par le Royaume-Uni et l’Australie si les États-Unis se retiraient.
«L’Australie et le Royaume-Uni saluent cet examen, car nous y voyons une occasion pour une nouvelle administration de renouveler son engagement envers l’AUKUS. Et c’est ce que nous attendons», a mentionné M. Healey.
«Toutes les hypothèses que vous évoquez ne sont tout simplement pas pertinentes», a-t-il ajouté, faisant référence à la possibilité que le Royaume-Uni et l’Australie procèdent sans les États-Unis.
Le gouvernement australien a confirmé cette semaine avoir versé aux États-Unis une deuxième tranche de 500 millions $ US dans le cadre du contrat AUKUS. Les premiers 500 millions $ US ont été versés en février.
Le coût des sous-marins devrait atteindre 245 milliards $ US pour l’Australie.
Cette réunion intervient alors que 3000 militaires britanniques participent au plus grand exercice militaire jamais organisé en Australie.
Plus de 35 000 militaires de 19 pays participent à l’exercice Talisman Sabre, lancé en 2005 comme exercice commun biennal entre les États-Unis et l’Australie.
MM. Marles et Healey inspecteront dimanche le porte-avions britannique HMS Prince of Wales dans le port de Darwin, au nord du pays. Le porte-avions est en Australie pour participer aux exercices militaires.
Selon M. Lammy, l’arrivée du porte-avions à Darwin visait à envoyer un signal clair au monde.
«Avec l’accostage de notre groupe aéronaval à Darwin, je pense que nous envoyons un signal clair, celui de l’engagement du Royaume-Uni envers cette région du monde. Notre détermination à préserver la liberté et l’ouverture de l’Indo-Pacifique, et notre solidarité», a-t-il avancé.
Rod Mcguirk, The Associated Press