Un an après Paris 2024 : Une performance en herbe

Un an après leur sacre olympique à Paris, les joueurs de France 7 savourent encore le goût unique de l’or. Mais derrière cette performance historique, peu connaissent l’envers du décor : une préparation millimétrée, où chaque détail comptait… jusqu’au choix des crampons.

Sur le terrain hybride du Stade de France, l’équipe s’était appuyée sur une expertise scientifique inédite, portée par le Dr Sylvain Blanchard, médecin du sport et biomécanicien, et Jean-Philippe Viseu, podologue du sport, en lien direct avec Julien Robineau, préparateur physique de France 7 et Jacques Girardin, médecin de la FFR. Leur mission : offrir aux joueurs les meilleures conditions d’appui, de traction et de confort pour performer au plus haut niveau. 

Comprendre le terrain pour mieux s’y adapter 

Tout avait commencé par un constat : les joueurs choisissaient souvent leurs crampons en fonction des conditions météo, mais rarement en prenant en compte la technologie du terrain et les contraintes liées aux besoins du projet de jeu. “Le terrain hybride du Stade de France se comporte différemment selon son humidité ou sa compacité, mais cela restait mal appréhendé dans les choix de chaussage”, explique aujourd’hui le Dr Blanchard. 

Pour mieux comprendre les pratiques des joueurs, un questionnaire avait été envoyé à 16 membres de France 7. Il révélait une grande variabilité dans les choix de crampons selon les types de surfaces (naturelle, hybride, synthétique) et les conditions de jeu. Des décisions parfois contre-productives, guidées davantage par les habitudes que par des données objectives. 

Des tests poussés pour des choix éclairés 

Afin d’apporter des réponses concrètes, l’équipe avait mené des tests comparatifs sur le terrain de Paris La Défense Arena. Des essais en conditions réelles, doublés d’analyses robotisées à l’ENSAM, avaient permis d’identifier les combinaisons chaussure/crampons les plus performantes. 

“Certains crampons vissés, bien conçus au niveau du maintien et de la géométrie des crampons, s’étaient révélés plus efficaces que des moulés traditionnels, même sur terrain sec”, précise le Dr Blanchard. Une conclusion contre-intuitive, mais validée par les tests mécaniques et les ressentis terrain. 

Personnalisation au service de la performance 

Jean-Philippe Viseu avait ensuite pris le relais pour affiner les choix individuels. À travers des semelles orthopédiques sur-mesure, du boot-fitting ou encore des ajustements en fonction de la morphologie et du poste, chaque joueur avait pu disposer d’un chaussage adapté. 

“On a cherché à optimiser le confort et l’efficacité biomécanique, mais aussi à prévenir les blessures. À ce niveau, un mauvais appui peut coûter très cher”, souligne le podologue. 

Un protocole affiné jusqu’au dernier jour 

Tout au long des derniers mois de préparation – entre les étapes du circuit mondial (HSBC Sevens Series) et les rassemblements à Marcoussis – ce protocole avait été ajusté en fonction des données de terrain et des retours joueurs. Un dernier test grandeur nature avait eu lieu au Stade de France, quelques semaines avant les Jeux. 

En parallèle, Christophe Gestain et Alexandre Serveau, experts terrain de la FFR, avait assuré un suivi agronomique de la pelouse, en lien avec les jardiniers des différents sites d’entrainements (Capbreton, Section Paloise, CNR) et de compétition (Stade de France) : densité, taux d’humidité, traction… Chaque intervention était calée sur les prévisions météo et sur les besoins du staff pour la performance lièe au système de jeu (maitrise des Changement de rythmes et mapping Coup d’envois entre autres). 

L’or, aussi dans les détails 

Ce travail collaboratif entre médecins, podologues, agronomes et staff technique a contribué à poser les bases de la performance. Un an après, les experts en sont convaincus : cette rigueur dans le chaussage a porté ses fruits. 

“On a bien conscience qu’on a été qu’une toute petite pièce dans les rouages de cette belle médaille, mais nous avons été très heureux et fiers d’y avoir un peu contribué”, conclut le Dr Blanchard. 

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