Monsieur le Président,
Tout d’abord, je remercie M. le Sous-Secrétaire général, Miroslav Jenča, et Madame la Sous-Secrétaire générale, Mme Joyce Msuya, pour leurs exposés qui nous rappellent la gravité de la situation.
Monsieur le Président,
Il y a une semaine, le président ukrainien a redit qu’il était prêt à engager des discussions de paix directes avec le président russe. Quelle a été la réponse de la Russie ? Des frappes massives sur les villes ukrainiennes, très loin du front, dans la nuit du 20 au 21 juillet. Notre Ministre Jean-Noël Barrot est arrivé à Kyiv quelques heures plus tard pour réitérer notre détermination à accroître la pression sur la Russie et à donner à l’Ukraine les moyens de se défendre. Nous le faisons, avec l’Union européenne.
En attaquant systématiquement des cibles civiles et des infrastructures essentielles à la vie quotidienne, la Russie veut semer la peur et la division en Ukraine. Faute de pouvoir percer sur le front – depuis maintenant plus de trois ans – elle tente de briser l’arrière. La Russie doit comprendre que cette stratégie de violation massive et systématique du droit international humanitaire et des Conventions de Genève est non seulement illégale mais de surcroit inutile. La Russie ne parviendra pas à saper le moral du peuple ukrainien, dont la France salue la résilience et le courage.
La Russie vise aussi systématiquement les infrastructures énergétiques, n’hésitant pas à compromettre la sécurité et la sûreté nucléaires. À Tchernobyl, notre Ministre a pu constater les dégâts considérables provoqués en février dernier par un drone Shahed russe, qui a perforé le sarcophage de confinement servant à prévenir les émissions radioactives.
Monsieur le Président,
A Istanbul, il y a deux jours, l’Ukraine a réitéré sa disponibilité à mettre en place un cessez-le-feu immédiat et sans conditions- comme elle le fait depuis 5 mois. La Russie l’a à nouveau refusé. Elle a réitéré les exigences maximalistes contenues dans le mémorandum qu’elle avait transmis à l’Ukraine le 2 juin dernier. La Russie ne peut exiger comme condition à l’arrêt des combats la capitulation de l’Ukraine.
Monsieur le Président,
Pour être à la hauteur de sa responsabilité, ce Conseil ne peut se contenter de déplorer les souffrances des civils et appeler à des pourparlers de paix.
Le Conseil doit :
Premièrement, nommer les choses et rappeler les fondamentaux du conflit. Face à l’aspiration des Ukrainiens à la liberté et à la démocratie, c’est la Russie qui a envahi deux fois l’Ukraine, en 2014 et 2022, en violation flagrante de la Charte.
Deuxièmement, condamner les violations du droit international humanitaire et des droits de l’Homme commises par la Russie et l’appeler à y mettre fin. Les attaques indiscriminées contre les civils constituent des crimes de guerre.
Troisièmement, adresser à la Russie ses appels à la fin des combats. C’est la Russie qui peut immédiatement mettre un terme à cette guerre d’agression et accepter le cessez-le-feu.
Quatrièmement, rappeler sans relâche que la paix pour être durable, doit respecter le droit international. Une négociation n’aboutira que si la Russie l’accepte de bonne foi et si elle se décide de respecter l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, qui doit voir sa sécurité assurée pour l’avenir.
Dans l’immédiat, l’urgence est de nous unir pour exiger un cessez-le-feu complet, immédiat et inconditionnel. La résolution 2774, votée par la Russie, demande que soit mis fin au conflit dans les plus brefs délais. Faisons-la respecter.
Je vous remercie.