Cette dernière étape alpestre entre Albertville et La Plagne (93 km) fut une journée parfaite pour le collectif Decathlon AG2R La Mondiale. En effet, grâce à une tactique de Red Bull BORA-Hansgrohe qui n’a pas vraiment fonctionné, l’Autrichien Felix Gall (Decathlon AG2R La Mondiale) se retrouve 5e du classement général ce soir. Une magnifique performance pour l’équipe française qui voulait « entrer dans le top 5 du classement général dès 2026 », comme l’expliquait le patron de cette équipe, Dominique Serieys, à notre micro de Cyclism’Actu il y a quelques semaines et qui pourrait bien le faire dans 2 jours à Paris. Bien que ce Tour de France 2025 ne soit pas encore terminé, le coureur autrichien de 27 ans conserve plus de trois minutes d’avance sur le 6e du classement général, le Norvégien Tobias Halland Johannessen (Uno-X Mobility). Aux manettes de la formation Decathlon AG2R La Mondiale sur ce Tour de France, le directeur sportif Sébastien Joly s’est exprimé à notre micro de Cyclism’Actu sur la stratégie mise en place lors de cette 19e étape.

 

« On a voulu asphyxier Roglic dès le pied de l’ascension… »

« Aujourd’hui, on savait qu’avec cette étape réduite, avec le col des Saisies supprimé, la probabilité d’une échappée était relativement faible. Donc, naturellement, on était à l’affût. On a vu partir Roglic. Bruno [Armirail] a encore fait du très bon boulot. Il a vraiment réalisé un travail incroyable durant ce Tour de France, que ce soit au départ dans le Nord, dans les Pyrénées ou dans les Alpes. Ensuite, quand on a vu UAE rouler, surtout que Visma avait perdu beaucoup de bons coureurs, Jorgenson et compagnie, on savait que ça allait se jouer à la pédale. Avec les gros efforts que Roglic avait déjà fournis, on a voulu l’asphyxier dès le pied de l’ascension, histoire de le démoraliser. On a laissé UAE faire le travail au pied, puis on a pu se replacer. On a eu un très beau travail de Callum [Scotson] et de Clément [Berthet]. Et voilà, ça permet d’intégrer ou de réintégrer le top 5. OK, il n’y a pas de victoire d’étape, mais un top 5 sur le Tour de France, l’année dernière, on aurait signé tout de suite », explique le directeur sportif de 46 ans.

« Aujourd’hui, c’était un peu particulier. Arensman était très fort, ça a donné un final particulier. Mais pour nous, la course n’est pas terminée. Demain, il y a une belle étape de baroudeurs, et puis il y a Paris. Et Paris, je pense que certains, dont un certain « Pogi », ont encore des idées derrière la tête. Je pense que gagner à Paris avec le maillot jaune, ça doit être assez cool, et je pense qu’il a ça en tête. Après, j’imagine que si les conditions sont pluvieuses, les temps seront sans doute, ou peut-être, neutralisés. Mais en tout cas, on devrait avoir une belle course pour l’étape. C’est là qu’on voit aussi qu’on a des éléments solides. Aujourd’hui, Radio Tour nous donnait de bonnes infos, mais même la télé donnait des informations fiables sur Roglic. On a aussi des applications qui nous permettent de suivre et de gérer tout ça. Quand on a senti que Roglic s’était relevé, que les écarts étaient faits, là, on lui a demandé de faire tourner tout le monde, parce que d’autres avaient aussi des intérêts communs. Et ça s’est fait complètement naturellement. C’est une question de bonne communication. »

« Quand on voit que, dans un groupe de 30 coureurs, il y en a cinq de chez nous… »

« C’est ce que j’évoquais avec Aurélien [Paret-Peintre] : depuis deux ou trois jours, on avait vraiment accentué la communication à l’oreillette entre les coureurs et nous. Ça paraît simple, mais ce n’est pas toujours évident, avec la tension de la course. Là, depuis trois jours, on a vraiment énormément amélioré cette communication. Et on sentait une vraie dynamique. Quand on voit que, dans un groupe de 30 coureurs, il y en a cinq de chez nous, ça montre une vraie détermination, une très bonne condition physique. Et c’est aussi dû à une excellente préparation en amont : gros travail au niveau de la préparation physique, de la nutrition… Ce sont plein de petits détails invisibles, mais sur lesquels on travaille énormément depuis plusieurs mois. Et on continue de progresser. Je ne vais pas vous mentir : si on avait pu gagner une étape et faire le top 5, ça aurait été un immense bonheur. C’est toujours ce qu’on recherche. Demain, il reste encore une étape pour les baroudeurs. Paris, on sait que ce sera un peu particulier. Mais on a encore à cœur de boucler ce Tour et de jouer crânement notre chance demain en échappée », conclut Sébastien Joly, à notre micro de Cyclism’Actu.

Tour de France – Classement de la 19è étape Tour de France – Classement général provisoire après la 19è étape