L’évacuation a donc eu lieu au cœur de l’été. Le campement situé le long de l’ex-Nationale 2 à La Courneuve, à la lisière du Bourget, a été détruit ce jeudi, sur ordre du préfet de Seine-Saint-Denis. Une dizaine d’habitations de fortune s’alignaient en contrebas de la route depuis plusieurs mois. En mars dernier, le maire du Bourget Jean-Baptiste Borsali (DVD) avait écrit au ministre de l’Intérieur pour réclamer leur démantèlement, évoquant alors « une situation devenue insoutenable ».
La pelleteuse était encore à l’œuvre ce jeudi en début d’après-midi que l’élu remerciait déjà les services de l’État « pour leur mobilisation ». Aly Diouara (LFI), le député de la circonscription comprenant Le Bourget, a réagi à travers un communiqué. « Si les enjeux de sécurité et de tranquillité publique peuvent légitimement motiver une intervention, cette opération ne saurait être saluée sans une vigilance particulière quant à ses répercussions sociales et humaines », écrit-il.
🔴 [COMMUNIQUÉ DE PRESSE]
Hier a eu lieu l’évacuation du camps de Roms situé à La Courneuve, en limite du Bourget.
Comme vous le savez, je suis profondément engagé à ce que la dignité humaine dans toutes ses composantes soit respectée […]. pic.twitter.com/WqRJPMzoiU
— Aly D (@AlyDiouara) July 25, 2025
D’après Jean-Baptiste Borsali, « une cinquantaine » de personnes vivait dans ce campement en mars dernier. « Leur présence est nuisible pour ma population et la tranquillité publique », jugeait alors le maire du Bourget dans des propos d’une rare violence.
« Nos rues sont envahies par une mendicité insistante et parfois agressive, les cambriolages et vols à l’arraché ont augmenté et un sentiment d’insécurité s’installe », soutenait-il dans sa missive adressée à Bruno Retailleau.
« Ce courrier n’est qu’une expression violente du racisme municipal », estimait Saimir Mile. Le porte-parole de l’association La Voix des Roms avait comparé l’initiative de Jean-Baptiste Borsali à celle de son homologue de Villeron (Val-d’Oise), qui a été jugé aux côtés de cinq habitants de sa ville le mois dernier en raison de l’expulsion controversée d’un campement. Poursuivi notamment pour « destructions de biens » et « violences à caractère raciste », Dominique Kudla (sans étiquette) a été relaxé à l’issue de l’audience.