Alors que la presse occidentale spécule régulièrement sur les possibles liens de l’actuel président américain, Donald Trump, avec le KGB de l’ère soviétique – il y aurait été recruté comme agent d’influence sous le nom de code “Krasnov” dans les années 1980, affirment certains –, la presse russe d’aujourd’hui s’interroge, elle, sur le véritable rôle de son épouse, Melania, dans ses prises de décision.
Dans un article du 21 juillet, le très sérieux journal en ligne Vzgliad, qui donne souvent une idée assez précise de l’ambiance au Kremlin, rappelle ainsi opportunément les origines slaves de la First Lady, née Knavs dans la petite ex-République yougoslave de Slovénie. Or, comme le rappelle le titre, Donald Trump lui-même a évoqué récemment un épisode révélateur de sa vie conjugale, en recevant dans le Bureau ovale le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte. “Je rentre à la maison et je dis à la première dame : ‘Tu sais, j’ai eu une excellente conversation avec Vladimir [Poutine]’. Elle répond : ‘Vraiment ? À la télé, on vient d’annoncer une nouvelle attaque russe.’”
Une anecdote qui n’est pas passée inaperçue en Ukraine, où les réseaux sociaux ont érigé Melania Trump en véritable héroïne et défenseur de la cause ukrainienne. Mèmes et images détournées de la First Lady arborant des tenues ou symboles ukrainiens ont suivi. Pour Vzgliad, il est ainsi tout à fait légitime de s’interroger sur son rôle dans le “revirement” – du moins provisoire – du locataire de la Maison-Blanche, ce dernier ayant récemment vertement critiqué Vladimir Poutine en lui adressant même un ultimatum en bonne et due forme de cinquante jours pour cesser les hostilités. Ses origines slovènes, un pays qui “soutient sans équivoque l’Ukraine”, en font une suspecte de premier plan, poursuit Vzgliad. D’ailleurs elle est désormais surnommée Melania “Trumpenko” sur les réseaux sociaux et incarne un “espoir renouvelé” pour les Ukrainiens.
La seule que Trump “ne peut pas virer”
Pour la presse russe, son influence néfaste auprès du président américain n’est donc pas une vue de l’esprit. Et sur ce coup, les médias officiels de Moscou n’hésitent pas à citer leurs confrères occidentaux qui abondent dans ce sens. Ainsi un article du Times britannique eu un large écho : il la qualifie d’“alliée inattendue de Zelensky” à la Maison-Blanche et même de “lobbyiste la plus influente pour les intérêts de l’Ukraine”, rappelle sur son site la chaîne de télévision Current Time, qui émet depuis Prague.
Interrogé à ce propos par le tabloïd New York Post, Donald Trump a répondu de manière assez élusive :
“Elle est très intelligente. Elle est très neutre. Et elle est un peu comme moi : elle aimerait que les gens cessent de mourir.”
Mais Vzgliad ne lâche pas le morceau, n’hésitant pas à passer du registre géopolitique aux potins mondains. Le titre s’attarde ainsi sur le couple Trump qui, malgré ses “relations compliquées”, tente de sauver les apparences, et s’interroge sur l’influence que Melania peut avoir sur son mari dans ces circonstances. Malgré leur relation distendue, “elle reste néanmoins la seule dans son entourage qu’il ne peut se permettre de virer pour lui avoir rappelé ses échecs. Et ça, il ne le supporte pas”, croit savoir le journal moscovite.