Elle a d’abord pensé à sa maman. « Parce qu’elle a placé beaucoup d’espoir en moi, elle m’a aidé pour cette élection », confie Manon Mateus, tout juste sacrée Miss Corse 2025. Depuis les hauteurs de Grosseto-Prugna, où flotte un parfum de lendemain de sacre, la jeune femme de 23 ans commence à peine à réaliser. « La Corse m’a offert un refuge », précise-t-elle, désignant un territoire qu’elle veut à présent remercier.
Un désir de jeune femme
Ormesson-sur-Marne, trois kilomètres carrés pour dix mille habitants. Le voilà, son berceau parisien, à tout juste vingt kilomètres de la capitale. « J’en garde de très bons souvenirs d’enfance », assure la Sartenaise, les cheveux coiffés d’un diadème serti de pierres. Mais cette couronne, conçue spécialement par le célèbre joaillier Mauboussin, en avait-elle rêvé petite devant la glace ? « Miss France n’est pas un rêve de jeune fille », confie-t-elle, sourire en coin. « C’est un désir de jeune femme ».
Car Manon Mateus se décrit d’abord comme une féministe. « Je me bats pour les femmes qui osent, celles qui ont confiance en elles et qui portent leur histoire », prévient celle qui, la veille au soir, succédait à la deuxième dauphine de Miss France. Sa passion secrète ? Le sport automobile. « Et surtout le karting », répond-elle, du tac au tac. Pour la nouvelle Miss Corse, la féminité n’est pas qu’une affaire de robe et d’escarpins. « On a la chance d’avoir des routes incroyables sur l’île », poursuit-elle, glissant au passage vouloir faire un rallye en tant que copilote.
Âgée de 23 ans, Manon Mateus représentera la Corse au concours Miss France, en décembre prochain. Angèle RICCIARDI »On m’a accueillie à bras ouverts »
En ouvrant sa gelateria ambulante il y a trois ans, Manon Mateus voit dans cette affaire l’aboutissement d’un projet mûri de longue date. « Je prône l’autonomie des femmes, alors j’avais à cœur d’ouvrir ma propre affaire », explique la jeune femme qui se définit désormais comme une entrepreneuse. Débarquée en Corse à l’âge de dix-sept ans, elle enchaîne les saisons dans un célèbre bar à vin local de Sartène. « Je suis venu un peu par hasard, j’ai trouvé un appartement, et puis tout s’est fait comme ça ». Derrière ce tout, entendez une grande famille, quand bien même elle n’aurait pas de lien de sang. « On m’a accueillie à bras ouverts, et on m’a aidée à chaque fois que j’en avais besoin ».
Au point que la native du Continent a traversé la Méditerranée. Pas sûr, d’ailleurs, que ce coup de foudre pour la Corse ne s’explique que par la beauté de ses montagnes. « La vérité, c’est que je suis doublement tombée amoureuse », confie-t-elle, comme pour répondre subtilement à tous ceux qui se poseront la question.
Six candidates étaient en lice pour l’élection de Miss Corse 2025. Angèle RICCIARDIDirection Miss France 2026
Après la région parisienne et un passage en Haute-Savoie, Manon a quitté Carry-le-Rouet, près de Marseille, à l’âge de dix-sept ans. Mais à s’y pencher de plus près, cette Corse du cœur a de quoi se rassurer : un certain nombre de Carryens ont déjà marqué l’Histoire. Fernandel y a vécu une grande partie de sa vie, Nina Simone y a consacré ses dernières années. Ironie du sort : l’un de ses résidents n’est autre qu’un certain Jean-Pierre Foucault… qui présentera l’élection nationale en décembre prochain.