Par

Enzo Legros

Publié le

25 juil. 2025 à 17h05

« Le dossier est de qualité inégale ». Pour l’Autorité environnementale (AE), l’agglomération de Toulouse n’a pas encore pris le problème de la pollution de l’air à bras-le-corps. Le 10 juillet 2025, 10 experts du développement durable ont rendu un avis sur le nouveau plan de protection de l’atmosphère (PPA) le précédent adopté pour la période 2016-2020. Il vise à faire rentrer pas moins de 114 communes dans les clous écologiques fixés à l’échelle européenne pour 2030.

Dans un rapport de 50 pages, les scientifiques et chercheurs ont pointé un manque d’ambition et de précision dans le projet, pourtant essentiel pour la santé des habitants de l’agglomération.

La santé peu prise en compte à Toulouse

« Le PPA, décliné en 30 actions, vise principalement les émissions liées au trafic routier, au chauffage au bois et au brûlage de déchets verts », note l’AE. Seulement pour elle, le sujet qui devrait bénéficier d’une priorité d’investissements est surtout « la santé des habitants exposés à la pollution de l’air ». Elle regrette par exemple que plusieurs particules et composés chimiques néfastes pour l’être humain, comme l’ammoniac, l’ozone et les oxydes d’azotes, ne soient pas intégrés dans le plan.

« L’exclusion de l’ammoniac est discutable, vu l’enjeu – reconnu- qu’il représente, et plus d’ambition en la matière est souhaitable », critique le rapport.

Des mesures pas assez concrètes

Hormis ces éléments manquants, l’AE relève un manque d’ambition dans les missions du PPA.

« Il n’est pas explicité dans le dossier si le PPA a des objectifs en termes concentrations moyennes, et sur quel polluant. Cela est important car (…) les résultats de ces calculs pourraient alimenter des cibles quantifiées »

Autorité environnementale

Pour ce qui est des actions prévues dans le PPA, comme le renouvellement de la flotte de transport en commun, la promotion du covoiturage ou l’installation de nouvelles stations de recharge électrique, aucune échéance ni objectif précis ne sont pas cités.

« Des cibles restent pourtant nécessaires, ne serait-ce que pour permettre un suivi et une évaluation des actions du PPA ».

Plus d’actions pour rentrer dans les clous en 2030

Les actions du plan sont aussi jugées peu nombreuses et pas assez concrètes. L’AE « recommande de proposer des actions permettant de respecter les nouvelles valeurs réglementaires européennes applicables en 2030, et de renforcer certaines des actions proposées ».

Les transports routiers et le secteur résidentiel sont les deux plus grandes causes de détérioration de la qualité de l’air dans l’agglomération toulousaine.

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