Le 13 mai 2024, une scène de violence rare avait secoué le quartier avenue Paul-Marcellin à Vaulx-en-Velin. Deux hommes venus de Marseille, armés chacun d’une kalachnikov, avaient ouvert le feu en pleine journée sur un garage automobile. L’un des employés visés s’était défendu, désarmant l’un des assaillants, tandis que le second prenait la fuite.
Plusieurs habitants du quartier s’étaient alors joints à l’altercation. L’un des Marseillais avait été violemment frappé, notamment avec une clé à pipe, avant d’être brièvement placé dans le coffre d’un véhicule.
Les forces de l’ordre étaient intervenues juste à temps pour éviter une potentielle issue plus dramatique. Mardi 22 juillet, trois des protagonistes étaient jugés pour violences et détention d’arme.
Parmi eux, le mécanicien pris pour cible ce jour-là, son frère, ainsi qu’un autre habitant du quartier. Tous ont reconnu leur implication, tout en mettant en avant une réaction de défense face à une agression armée.
Mais lors de l’audience, le président du tribunal comme le procureur ont soulevé des interrogations : pourquoi ces hommes armés sont-ils venus de Marseille pour cibler précisément ce garage ? Pourquoi tenter un racket aussi risqué ?
« Ce dossier sent le stup à plein nez », a reconnu le parquet, rapporte Le Progrès. Ce dernier a également estimé qu’ils étaient allés au-delà, de la légitime défense.
Le tireur interpellé ce jour-là, aujourd’hui incarcéré dans une autre affaire criminelle, n’a pas souhaité être extrait pour comparaître. Son complice présumé est toujours en fuite, et un cinquième mis en cause n’a pas répondu à sa convocation. Ils seront jugés ultérieurement.
L’arme de guerre utilisée ce jour-là aurait été détruite peu après les faits, selon les déclarations d’un des prévenus. Les trois prévenus qui s’étaient alors défendus ont finalement écopé de six mois de prison avec sursis.