La Géorgie a accueilli vendredi des exercices militaires avec des soldats de l’Otan, au moment où le gouvernement de ce pays du Caucase est accusé de délaisser une politique pro-occidentale au profit d’un rapprochement avec la Russie. Ces manœuvres, qui se sont déroulées près de Tbilissi, la capitale, font partie d’une série d’opérations communes prévues pour durer du 21 juillet au 8 août en Géorgie et en Turquie, a expliqué le ministère géorgien de la Défense. Baptisés Agile Spirit, ces exercices rassemblent plus de 2000 militaires en provenance de dix pays : États-Unis, avec plus de 800 soldats, Géorgie, Ukraine, Allemagne, Lituanie, Pologne, Turquie, Bulgarie, Roumanie et Moldavie.

Selon le Commandement militaire américain Europe/Afrique (United States Army Europe and Africa), ces manœuvres soulignent «l’engagement» de Washington à assurer la sécurité dans la région de la mer Noire et «l’importance d’alliances et de partenariats solides». En Géorgie, auront notamment lieu des exercices de tir et des opérations de forces spéciales. Malgré la déclaration du sommet de Bucarest de 2008, selon laquelle la Géorgie pourrait un jour rejoindre l’Otan, ce pays n’a pas encore entamé de processus d’adhésion. L’aspiration de cette ex-république soviétique à intégrer l’Alliance est inscrite dans sa Constitution, tout comme celle d’adhérer à l’Union européenne.


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Suspension des procédures d’entrée dans l’UE

Mais, ces dernières années, les puissances occidentales reprochent à Tbilissi d’avoir entamé un recul démocratique, en particulier depuis la récente et brutale répression d’un mouvement de contestation. Car la Géorgie connaît une crise politique depuis la victoire du parti Rêve géorgien aux législatives d’octobre 2024, rejetée par l’opposition qui a jugé le scrutin truqué.

Fin novembre 2024, le gouvernement a annoncé qu’il suspendait le processus en vue d’une entrée dans l’UE, suscitant des manifestations d’opposants réprimées dans la violence, à coups de menaces et d’arrestations de militants et de manifestants. Selon leurs détracteurs, les autorités géorgiennes s’enfoncent dans une dérive autoritaire inspirée des méthodes de répression russes et veulent se rapprocher de Moscou, ce qu’elles démentent.