BERLIN – Le gouvernement conservateur de Friedrich Merz poursuit le durcissement de sa politique migratoire. 

Jusqu’alors, l’Allemagne accordait occasionnellement un nombre fixe de visas humanitaires à des personnes en situation de danger, telles que des dissidents russes ou des réfugiés syriens installés en Turquie.

Toutes ces procédures ont désormais été suspendues et seront définitivement supprimées dès que possible, conformément à l’accord de coalition gouvernementale, a déclaré un porte-parole du ministère de l’Intérieur, selon Table.Briefings.

Cette suspension fait suite à une controverse sur un programme d’admission destiné aux Afghans menacés par le régime des Taliban. Ce programme a permis de reloger plus de 45 000 personnes en Allemagne, dont d’anciens employés locaux des forces armées allemandes.

Au début de l’année, des médias avaient souligné que les contrôles de ces nouveaux arrivants étaient insuffisants, et des doutes avaient plané sur l’identité réelle de certains Afghans. Le gouvernement de l’époque, dirigé par Olaf Scholz, avait rétorqué que tous les migrants avaient bien été contrôlés.

Dans la cadre du durcissement de la politique migratoire allemande, le nouveau gouvernement conservateur a suspendu tous ses engagements ultérieurs en matière de visas, laissant quelque 2300 personnes qui se préparaient à rejoindre l’Allemagne bloquées au Pakistan.

Cette décision a toutefois été entachée de difficultés juridiques. Au début du mois, un tribunal administratif de Berlin a statué que l’Allemagne devait autoriser le passage en toute sécurité si un engagement juridique avait été pris précédemment, en se référant spécifiquement au cas d’une famille afghane.

Au cours des quatre dernières années, la plupart des visas humanitaires accordés par l’Allemagne l’ont été à des Afghans, devant les Syriens et les Russes, selon Table.Briefings, qui cite des données du ministère allemand des Affaires étrangères. Le nombre total d’admissions a diminué, passant de 23 000 en 2022 à 10 500 l’année dernière.