Publié le
26 juil. 2025 à 8h32
« Cela a très difficile de trouver un sens à cette année ». D’un Stade de France tourneboulé et transcendé comme rarement aux enceintes clairsemées, Stephen Parez a épuisé plusieurs vies en une saison. Le 27 juillet 2024, au lendemain de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, le demi de mêlée paradait dans le rond central de l’enceinte de Saint-Denis pour fêter la victoire de l’équipe de France en finale du tournoi olympique de rugby à 7.
Lui, le natif de Paris, acteur incontournable du développement de cette discipline en France, venait de décrocher le titre suprême à domicile, « devant (sa) famille et (ses) amis ». Au-delà de ce moment « particulier », le rugbyman confesse avoir traversé une « période suspendue ». Son arrivée au village des athlètes, sa quête de frites avec Romane Dicko, sa vision des berges de Seine verrouillées… Autant d’épisodes que nous a narrés le trentenaire.
actu Paris : Il y a un an, vous étiez champion olympique dans une ferveur rarement atteinte. Comment avez-vous géré l’année post-JO ?
Stephen Parez : C’était très compliqué. Tout est allé très vite, même si on s’y était préparés depuis plus de sept ans. On a eu une progression importante. En 2024, on a tout connu. On a coché des cases sur des objectifs d’une vie. Repartir sur un nouveau cycle n’a pas été facile. Le groupe et le staff ont changé. Cela a été difficile de trouver un sens à cette année. Au final, je me suis accroché. J’ai voulu prendre un rôle afin de transmettre tout l’héritage.
actu Paris : Que gardez-vous de ces deux semaines olympiques ?
S. P. : C’était extraordinaire. Moi qui ai grandi à Paris, c’était quelque chose de particulier. La famille et les potes étaient là. Petit à petit, on voyait les installations se créer. C’était très amusant. Tous les week-ends, on rentrait chez nous. Je voyais que les berges de Seine étaient bloquées. On apercevait toute la transformation de Paris. Ensuite, j’ai découvert la flamme olympique, puis le village des athlètes. Ce sont les émotions les plus dingues de ma vie. Évidemment, je ne peux pas oublier les sorties sur la pelouse du Stade de France. C’était juste magnifique. D’autant plus qu’on a pu récompenser le public du soutien qu’il nous a apporté durant ces quelques jours.
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actu Paris : Votre succès s’inscrit dans le paysage parisien, puisque vous avez joué de nombreuses années au Paris Université Club (PUC). À quel point ce club vous a-t-il façonné ?
S. P. : J’ai encore de nombreux potes dans le club. On essaie de se voir à des occasions, comme lors de mariages, mais pas uniquement. Le PUC m’a permis de découvrir les championnats régionaux, territoriaux et nationaux. On s’est suivis durant de nombreuses années. Lorsque j’étais aux JO, j’ai pu croiser plein d’anciens coéquipiers dans le stade. Ils peuvent s’accaparer cette médaille, au même titre que mes entraîneurs, car c’est aussi la leur.
Si je suis champion, c’est aussi parce que le PUC (Paris Université Club) a joué un rôle fondamental
Stephen Parez
actu Paris : Vous vivez à Marseille et êtes originaire de Paris. Quels sont les liens familiaux et amicaux que vous conservez dans la capitale ?
S. P. : Mon grand frère vit à Paris. Mon père fait des allers-retours entre Madrid et Paris. Tous mes potes vivent à Paris. J’ai aussi de la famille qui habite vers Fontainebleau (Seine-et-Marne). Je remonte assez souvent à Paris hors des entraînements, mais aussi quand il y a des stages à l’Insep ou à Marcoussis.
actu Paris : Les JO sont-ils encore dans les discussions familiales ?
S. P. : Aujourd’hui, les discussions autour des JO arrivent à s’estomper. Mais ça reste un sujet qu’on évoque, parce qu’on a vécu beaucoup de choses. J’en apprends tous les jours sur la construction de notre groupe. Car les souvenirs restent gravés. Quand on voit la médaille, il y a des émotions qui remontent. Ma famille a une grande part dans cette victoire.
actu Paris : Sur les réseaux sociaux, on vous a vu partager une vidéo avec la judokate Romane Dicko. Outre cette dernière, avez-vous conservé des attaches avec les autres participants aux JO ?
S. P. : On essaie de conserver et cultiver cet esprit bleu. C’est quelque chose qui nous a beaucoup apporté. D’autant qu’on n’avait pas eu la même expérience à Rio en 2016. Même si j’ai eu la chance d’y aller, on avait été jetés un peu là-dedans sans trop savoir ce qu’était le monde olympique, sans connaître les athlètes qui y participaient. Au Brésil, on partageait un immeuble avec des inconnus, avec peu de soutien. À Paris, c’était totalement différent. L’esprit bleu a été travaillé en amont avec des rassemblements.
Au village, il y avait des connexions qui avaient déjà été faites. C’était un très bon moment. Aujourd’hui, on continue à se voir et à se soutenir
Stephen Parez
Les réseaux, c’est bien, mais la réalité, c’est mieux.
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actu Paris : Vous avez également une passion pour la cuisine. Celle-ci vous amène à publier des contenus sur vos réseaux. Partagez-vous cette activité avec d’autres sportifs ?
S. P. : Pas vraiment. Je ne cuisine pas pour les gars de mon équipe. Mais, à l’avenir, j’aimerais vraiment développer cet aspect. Cela pourrait être un bon prétexte pour les rencontrer et prendre du plaisir avec eux, comme avec Romane Dicko, avec qui je m’entends très bien.
Mon amitié avec elle [Romane Dicko] est née à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques. On attendait sous la pluie et on était vraiment en avance. On avait très faim. Et on s’est dit, viens, on va chercher des frites. On avait une fringale. On a bien rigolé. La cuisine, c’est quelque chose qui crée des liens et qui rapproche
Stephen Parez
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actu Paris : Quelles sont vos adresses favorites à Paris ?
S. P. : J’aime beaucoup L’Hommage, dans le 13e arrondissement. C’est un ami qui tient ça, vraiment un bon rapport qualité-prix. J’aime bien aller chez William Ledeuil [chef étoilé]. Récemment, je suis allé chez Mattias Marc [ancien candidat de Top Chef qui possède Substance, un restaurant étoilé], qui propose une cuisine de terroir avec du goût. J’aime aussi aller retrouver mes copains à La Cantine du Troquet, dans le 14e. J’ai aussi adoré rencontrer Mory Sacko.
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