Ils y tiennent et ne lâchent rien. Faire un article sur eux? Pas de souci. « Mais pas de photos de nous, et pas nos noms « , prévient d’emblée celui que nous appellerons donc Pseudo 1. Et qui détaille: « On est un groupe anonyme à géométrie variable.  » Avec des « permanents », à l’initiative de la constitution du collectif, « et des gens qui ne sont pas forcément tous artistes et qui viennent nous rejoindre « . Des Toulonnais, « les trois-quarts sont d’ailleurs nés ici « .

Ces mystérieuses Mains Sales, fusion de NO/ID et Le Nez – deux étudiants sortis des Beaux-Arts qui ont fondé leur atelier en centre-ville – ont démarré leur collaboration en 2024, avec une fresque, marquante, dans le tunnel de la gare. Un souterrain on ne peut plus glauque, tout d’un coup transformé, via un génial trompe-l’œil, en rame de métro ultra-colorée transportant des animaux fantastiques.


Photo Camille Dodet / Nice Matin Collectif anonyme les mains sales est à l’origine d une Nouvelle fresque dans le passage des Riaux Camille Dodet / Nice Matin.

« Des lieux assez sous-classés »

Pour sa deuxième œuvre, le collectif s’est donc attaqué, sur demande de la municipalité, au Passage des Riaux, dans la basse ville, séparé en deux parties situées de part et d’autre de la rue. « Ce sont des lieux assez sous classés, qui sont un peu utilisés comme des toilettes publiques, raconte encore Pseudo 1. L’idée, c’est de recapitaliser sur ces espaces, et pourquoi pas les donner à voir autrement. »

Cette fois, on est plongé en pleine mer, dans de mystérieux abysses d’un côté, et dans une reconstitution semi-fictive de la base sous-marine Telo Nautilus de l’autre. « On essaie de partir d’éléments qui prennent pied dans le réel, et d’aller ensuite sur des trucs fantasmagoriques », guide Pseudo 2.


Photo Camille Dodet / Nice Matin Collectif anonyme les mains sales est à l’origine d une Nouvelle fresque dans le passage des Riaux Camille Dodet / Nice Matin.

En l’occurrence, les artistes ont démarré par la dérive (réelle) de la Semillante en 1855, qui, tout juste partie pour la guerre de Crimée, disparaît en mer après avoir contourné Les Deux Frères. Puis déroulé le fil de leur histoire imaginaire. Des créatures marines merveilleuses et de drôles de silhouettes s’étalent ainsi sur les murs et le plafond dans un univers onirique et illustratif, auquel se mêlent « plusieurs clins d’œil à Toulon ». En traversant la rue, on perçoit alors ces profondeurs à travers les hublots d’un sous-marin. Un mélange de 2D, de 3D, de matières et d’éléments propres à chacun des intervenants, « les Mains Sales et les petites Mains Sales », sourit Pseudo 2.

Le tout réalisé, toujours, dans le plus grand secret, puisque personne, pas même les « commanditaires » élus, n’a eu le droit à une esquisse ou de jeter un œil à la fresque de 400m2 avant son inauguration mercredi soir.


Photo Camille Dodet / Nice Matin Collectif anonyme les mains sales est à l’origine d une Nouvelle fresque dans le passage des Riaux Camille Dodet / Nice Matin.

« Pour faire du beau, il faut se salir »

L’œuvre s’est donc dévoilée au public. C’est ludique, conceptuel, coloré, intrigant. Très chouette, quoi. « On est dans une attitude de proximité, explique Pseudo 1. On ne cherche pas un côté arty et décalé. On veut certes pousser l’imaginaire, mais pas forcément prendre les gens à rebrousse-poil. »

La suite? « Le but est d’en faire de plus en plus, mais tout ne dépend pas de nous… », sourit, malicieux, Pseudo 1. Il semble que la transmission de pensée ait fonctionné, puisque, sans même que la question ne soit posée, la maire Josée Massi, sous le charme de cette nouvelle fresque, ne lance aux représentants du collectif: « Ce passage va devenir un lieu de visite, comme celui de la gare. On en a encore quelques-uns, comme ça, dans la ville. On va continuer l’aventure, non? »

Ah, oui, au fait: pourquoi Les Mains Sales? « Rien à voir avec la pièce de théâtre de Jean-Paul Sartre, place Pseudo 2. Chacun a son interprétation. Moi je trouve que c’est assez rassembleur l’idée que pour faire du beau, il faut d’abord se salir. »


Photo Camille Dodet / Nice Matin Collectif anonyme les mains sales est à l’origine d une Nouvelle fresque dans le passage des Riaux Camille Dodet / Nice Matin.

 

Ils y tiennent et ne lâchent rien. Faire un article sur eux? Pas de souci. « Mais pas de photos de nous, et pas nos noms », prévient d’emblée celui que nous appellerons donc Pseudo 1. Et qui détaille: « On est un groupe anonyme à géométrie variable. » Avec des « permanents », à l’initiative de la constitution du collectif, « et des gens qui ne sont pas forcément tous artistes et qui viennent nous rejoindre ». Des Toulonnais, « les trois-quarts sont d’ailleurs nés ici ».

Ces mystérieuses Mains Sales, fusion de NO/ID et Le Nez – deux étudiants sortis des Beaux-Arts qui ont fondé leur atelier en centre-ville – ont démarré leur collaboration en 2024, avec une fresque, marquante, dans le tunnel de la gare. Un souterrain on ne peut plus glauque, tout d’un coup transformé, via un génial trompe-l’œil, en rame de métro ultra-colorée transportant des animaux fantastiques.