La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont relancé, ce vendredi, les pourparlers avec l’Iran sur son programme nucléaire lors d’une réunion à Istanbul. Ces discussions, qualifiées de « franches et détaillées » par Téhéran, marquent une tentative de désescalade après l’attaque israélienne de juin contre des sites nucléaires iraniens. Les Européens, attachés à l’accord de 2015 (JCPOA), cherchent à éviter un rétablissement des sanctions onusiennes via le mécanisme de « snapback », qui expire en octobre.

L’Iran, par la voix de son vice-ministre Kazem Gharibabadi, rejette ce mécanisme comme « illégal » et accuse les Européens d’avoir failli à leurs engagements après le retrait américain de 2018. Téhéran voit dans cette réunion une chance pour l’Europe de « corriger » sa position. Une source européenne avertit toutefois que sans accord, des sanctions pourraient être déclenchées cet automne.

Parallèlement, l’AIEA, dirigée par Rafael Grossi, se félicite de l’accord iranien pour une visite technique prochaine, ouvrant la voie à un possible retour des inspecteurs onusiens. Téhéran avait rompu sa coopération avec l’agence en juillet, l’accusant d’avoir facilité les frappes israélo-américaines. L’Iran défend son programme nucléaire comme une « fierté nationale » et un droit à des fins civiles, malgré son enrichissement à 60 %, proche du seuil militaire. Les tensions avec Washington et Israël, qui prône des sanctions, compliquent les négociations. Cette rencontre pourrait relancer le JCPOA ou, en cas d’échec, aggraver l’isolement de Téhéran.