Par

Guillaume Laurens

Publié le

26 juil. 2025 à 11h17

Le tribunal administratif de Toulouse a validé vendredi 25 juillet 2025 le plan de financement du projet de la future Ligne nouvelle du Sud-Ouest, qui inclut la LGV devant relier Bordeaux à Toulouse d’un côté, et celle entre Bordeaux et Dax de l’autre, rejetant les recours d’associations écologistes et d’élus.

Un chantier évalué à 14 milliards d’euros

Suivant les conclusions du rapporteur public, le tribunal administratif de Toulouse annonce avoir rejeté « les recours présentés par plusieurs élus, contribuables et associations environnementales, à l’encontre du plan de financement destiné à la réalisation du Grand projet ferroviaire du sud-ouest » (GPSO).

Plusieurs associations écologistes, parmi lesquelles Les Amis de la Terre, avaient contesté le plan de financement de ce chantier, évalué en 2020 à 14 milliards d’euros, ainsi que les délibérations de plusieurs collectivités locales approuvant leur participation à ce plan.

Des associations de défense de l’environnement, ainsi que des élus d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine avaient en effet déposé des recours fin juin, demandant l’annulation du plan de financement du GPSO.

Pour les opposants, « un chèque en blanc à la SNCF ?

À l’audience, vendredi 27 juin, l’avocat des demandeurs, Me Emmanuel Lavaud, avait estimé que les collectivités « s’engagent à assumer l’exécution d’un projet, en l’espèce le GPSO, quoi qu’il en coûte, c’est-à-dire qu’en fait, elles font un chèque en blanc à la SNCF ». Selon lui, le plan de financement prévoit par ailleurs des participations qui ne sont encore qu’hypothétiques.

Vidéos : en ce moment sur Actu

Pour rappel, ce financement est réparti entre l’État (40 %), les collectivités des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine (40 %) et l’Union européenne (20 %).

« Pas un contrat », mais « un accord », dit le tribunal

Vendredi, le tribunal a jugé « que ce plan de financement, qui a un caractère évaluatif, ne constitue pas un contrat entre les personnes morales de droit public qui seront associées au financement de la société du GPSO, mais préfigure leur accord », détaille-t-il dans un communiqué.

Une note de Bercy qui avait semé le trouble

Le financement avait été questionné fin juin sur une note interne de Bercy citée dans la presse, qui jugeait « envisageable de réexaminer » des projets comme celui-ci représentant quelque 14 milliards d’euros. Un simple « document de travail » qui n’avait « aucune valeur d’arbitrage », avait ensuite assuré le ministère à nos confrères de l’AFP.

Interrogé sur cette note, à la veille de l’audience à Toulouse, Christophe Huau, directeur de l’agence GPSO, filiale de la SNCF, avait de son côté indiqué « avoir tout le financement que l’on souhaite pour avancer au rythme prévu » sur la construction de la future ligne.

Gagner 1h10 de trajet entre Toulouse et Paris

Pour rappel, la LGV Sud-Ouest doit relier, en 2032, Toulouse à Paris en 3h10, gagnant plus d’une heure sur l’itinéraire actuel (il faut 4h20 en moyenne). Un embranchement doit aussi rallier Dax à Bordeaux en 20 minutes de moins et, un jour, permettre des liaisons directes avec l’Espagne.

Le maire de Toulouse est pour, celui de Bordeaux est contre

Le projet de LGV est porté par les présidents des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, mais est critiqué pour son coût et son impact sur la biodiversité par d’autres élus locaux, essentiellement écologistes ou insoumis, parmi lesquels le maire (écologiste) de Bordeaux Pierre Hurmic. En Occitanie, les élus aux commandes des collectivités locales, à commencer par le maire (divers droite) de Toulouse Jean-Luc Moudenc, sont en quasi-totalité à l’unisson derrière le projet.

Une « très bonne nouvelle pour Toulouse », dit Jean-Luc Moudenc

Après la décision du tribunal, Jean-Luc Moudenc a salué une « très bonne nouvelle pour Toulouse » et « un pas décisif pour ce chantier essentiel à l’avenir de notre territoire ».

« C’est un vrai choix politique pour l’avenir », a corroboré Carole Delga, présidente (PS) de la région Occitanie, avant d’assurer : « Les collectivités prennent leur responsabilité à travers ce plan de financement conforté aujourd’hui par le tribunal, je m’en félicite ».

Déjà un recours évacué en avril

En avril, le juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux, saisi par les opposants au projet, avait déjà refusé de suspendre un chantier préalable à la LGV, considérant qu’il ne générait « pas d’atteintes irréversibles » à l’environnement.

Avec AFP

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.