« Le mouvement continue, toutes nos excuses aux habitants. » C’est par ces mots que les agents en charge de la collecte des ordures ménagères concluent leur communiqué suite à la rencontre qui s’est tenue lundi soir dans les locaux de Saint-Etienne Métropole.

Après huit jours de grève, initiée par la CGT, une délégation d’agents grévistes de la collecte était reçue, lundi à Métropole, par Sylvie Fayolle, présidente par intérim, François Driol, vice-président en charge de la gestion des déchets, Denis Bariol, vice-président chargé des ressources humaines, Christian Julien, vice-président en charge du budget, et le directeur général des services pour engager les négociations. Si les discussions ont duré trois heures, elles n’ont abouti sur rien.

« Dialogue de sourds »

Revalorisation de la prime travaux dangereux et insalubres, reconnaissance de l’évolution des conditions de travail, des risques pris depuis la refonte des tournées et du durcissement de l’accès en déchèterie, telles étaient les avancées espérées par les agents de collecte.

« Alors que l’objectif affiché des élus métropolitains était de trouver une issue par le haut à la crise, notre délégation a buté d’emblée sur un dialogue de sourds, sur une véritable parodie de négociations, voire sur une provocation bien organisée », estime Mickaël Chambas, secrétaire général CGT à Saint-Etienne.

« C’est le summum de la provocation »

Dans les faits, la demande de valorisation et de reconnaissance des risques a été rejetée par l’exécutif, qui a proposé de revoir la valeur faciale des titres-restaurant de 2 € pour l’ensemble des agents métropolitains.

Pour ce qui est de l’accès en déchèterie, qui permettrait de stopper l’exposition à des risques multiples et graves, pas de remise en question avant septembre 2025.

Quant à la proposition d’embaucher deux agents supplémentaires pour assurer le respect du taux de suppléance dans le cadre de la reprise en régie publique du Chambon-Feugerolles, l’exécutif a annoncé l’abandon temporaire du projet pour une durée d’un an.

« C’est le summum de la provocation. Si on avait voulu faire grimper d’un cran la colère des agents et se moquer un peu plus des habitants, on ne s’y serait sûrement pas pris autrement », considère Mickaël Chambas.

« On a du mal à s’entendre »

Face à cette colère et alors que les poubelles envahissent les rues des villes de la Métropole, François Driol s’est présenté devant la presse, ce mardi en début d’après-midi. « Aujourd’hui, on patine, je ne peux pas le nier », a-t-il reconnu avant de revenir sur la réunion de lundi.

« Nous avons un sentiment d’insatisfaction, le dialogue est compliqué et on a du mal à s’entendre. Mais il faut bien comprendre que nous avons des impératifs réglementaires et budgétaires à respecter. La situation est complexe pour les deux tiers de la population de Saint-Etienne métropole. Cette grève touche les citoyens, les acteurs économiques, les commerçants  », a rappelé François Driol.

Pas de dispositifs d’urgence mis en place

Tout en reconnaissant la difficulté du métier, pointant du doigt l’incivilité de certains habitants qui compliquent leur tâche, le vice-président a contesté le fait que leurs conditions de travail des agents se soient dégradées d’une manière générale. « Le tonnage a baissé et la réorganisation des déchetteries n’a pas eu des effets négatifs sur eux », a-t-il affirmé.

En attendant, si certaines villes de la Métropole et des bailleurs ont fait appel à des sociétés privées pour collecter les déchets qui débordent, François Driol n’envisage pas de dispositifs spécifiques pour répondre à l’urgence.

« Nous ne pouvons pas négocier sous la menace et il faut bien poser le problème », a conclu François Driol qui a indiqué que ce jeudi une rencontre avec l’ensemble des représentants syndicaux puis avec les élus de Saint-Etienne Métropole était prévue et que le sujet de la grève allait forcément s’inviter dans la discussion.

Pour le reste, et en particulier sur les nouvelles propositions de l’exécutif, aucune date n’a encore été fixée.

Ce mardi, sur les trente-trois camions, seuls deux véhicules sont sortis pour collecter les ordures ménagères de l’ensemble de la métropole.