Le Dauphiné Libéré est récemment revenu sur un différend à 300 000 euros entre la Ville et la Métropole au sujet de la Bourse du Travail. Un cas d’école de la gestion de nos collectivités par les majorités Verts/LFI et leurs alliés.
100 000 EUROS PAR AN EN MOINS DE LA MÉTRO
Depuis 2023, la Métropole de Christophe Ferrari (Place Publique) a cessé de verser sa contribution annuelle de 100 000 euros pour le fonctionnement du bâtiment de la Bourse du Travail, situé à Grenoble, qui accueille le siège de plusieurs syndicats. Cette décision laisse le financement reposer sur la ville de Grenoble, qui versait déjà une contribution de 200 000 euros par an de son côté, soit depuis trois ans 300 000 euros en plus à la charge des contribuables grenoblois.
EN CAUSE : LE « RESSERREMENT DES FINANCES »
Pour justifier ce retrait, la première vice-présidente de la métropole Michelle Veyret (PCF) évoque un « contexte de resserrement des finances » où la « réinterrogation de dispositifs est fréquente ». Une excuse généraliste assez commode pour tenter d’expliquer une économie de bout de chandelle. Mais c’est un peu léger, alors que la Métropole n’hésite pas à dépenser sans compter pour d’autres sujets autrement plus dispendieux.
LES GUÉGUERRES BLOQUENT LES DOSSIERS
Ce dossier est aussi l’otage de la guéguerre permanente entre Éric Piolle et Christophe Ferrari. Un syndicaliste, cité par le Dauphiné, résume la situation d’un lapidaire : « comme ils ne se parlent pas, c’est un problème ». Cette bataille d’égos aura duré tout le mandat et paralysé la gouvernance de la métropole pendant 6 ans. Elle se paie cash, sur le dos des services aux habitants qui voient les dossiers s’enliser, et des finances de la collectivité… donc du contribuable.
LA MÊME GESTION, LE MÊME NAUFRAGE FINANCIER
La décision métropolitaine n’est néanmoins pas étonnante puisque la métro a pris le même chemin que la Ville : celui d’une trajectoire financière qui conduit droit dans le mur. Les dépenses de fonctionnement explosent, les investissements non prioritaires sont maintenus et, pour boucler les budgets, on cherche à gratter des fonds de tiroir. C’est la panique à bord, et la Bourse du Travail n’est qu’une victime parmi d’autres de cette tentative d’écoper pour maintenir le bateau à flot.
FERRARI S’OFFRE UNE OPÉRATION D’AUTO-PROMOTION
Mais pendant que la Métro pleure misère pour 100 000 euros, le président Ferrari n’hésite pas à financer une vaste opération de communication. Comme Piolle à Grenoble, il a en effet adressé un courrier aux habitants des 49 communes pour vanter son bilan, avant que l’ouverture de la période électorale en septembre ne l’empêche de le faire sans que ça ne soit pris en compte dans les comptes de la campagne de la majorité Métropolitaine. On se demande bien combien a coûté cette opération de propagande sur fonds publics !
LA PRIORITÉ DE LA MÉTRO : UN SIÈGE À 110 MILLIONS D’EUROS
Le « resserrement des finances » n’a par ailleurs pas l’air de s’appliquer à la grande lubie de l’ère Ferrari : le projet de rénovation du siège de la Métropole. Un chantier pharaonique dont le coût a explosé, passant de 46 millions en 2017 à 110 millions d’euros aujourd’hui, totalement dispensable alors que la Métropole possède de nombreux locaux vides. Une opération d’entre soi qui montre le sens des priorités de cette majorité.
Le projet pharaonique de siège de la métro, dispensable à l’heure du télétravail et vu nos nombreux locaux vides, restera comme le seul héritage du mandat.
23 MILLIONS POUR LA PASSOIRE ÉNERGÉTIQUE : PERSONNE NE PAIE
Pendant ce temps, la Bourse du Travail se dégrade. Véritable passoire énergétique, sa facture d’électricité a bondi de 28 000 à 104 000 euros en un an. Le coût de sa rénovation est estimé à 23 millions d’euros. Mais ni la Ville, ni la Métropole n’ont l’intention et les moyens de mettre la main à la poche. Les deux collectivités se renvoient la balle, laissant le bâtiment et ceux qui y travaillent soumis à des températures extrêmes.
L’AVEU DE FAILLITE DE PIERRE MÉRIAUX
Face à cet investissement de 23 millions (qui représente « seulement » la moitié des recettes de la hausse d’impôt à Grenoble), le sectaire adjoint Pierre Mériaux (Verts/ADES) a pour une fois l’honnêteté d’admettre dans le Dauphiné : « c’est complètement hors de portée pour nous ; on a déjà du mal à rénover les écoles et les gymnases ». Une déclaration qui confirme l’état de faillite de la Ville, incapable d’entretenir son patrimoine.
PALAIS DES SPORTS, MUSÉE DE PEINTURE : LA FAILLITE GÉNÉRALISÉE
L’aveu résonne avec tous les autres dossiers patrimoniaux à l’abandon. Il faudrait 50 à 60 millions pour la réhabilitation nécessaire du Palais des Sports, complètement décrépi. Et il faudrait au minimum 20 millions pour l’ancien musée de peinture de la place de Verdun, dont les Verts/LFI ont tenté de cacher l’état et le coût des travaux requis. La municipalité Piolle, au pied du mur financier, est incapable de financer quoi que ce soit.
L’avenir du Palais des Sports est plus que jamais en suspens mais ni la ville, ni la métro n’ont les moyens d’assurer l’investissement
L’IDÉOLOGIE CONTRE LE BON SENS
Face à cette incurie financière, la seule solution viable serait d’envisager des partenariats, comme une délégation de service public avec un opérateur privé capable d’investir les sommes nécessaires, choisi par appel d’offres ouvert. Mais l’idéologie Verts/LFI l’interdit. Ils préfèrent assister à la décrépitude du patrimoine commun plutôt que de déroger à leurs principes surannés. Le bon sens et l’efficacité sont sacrifiés sur l’autel du dogme.
2026 : LA DOUBLE PEINE POUR LES CONTRIBUABLES ?
Ce dossier de la bourse du travail est une nouvelle illustration de l’impasse de la gouvernance actuelle, à la Ville comme à la Métropole. Ces majorités sont en fin de course, minées par les querelles et de plus en plus étouffées par leur trajectoire financière. La reconduction des mêmes élus l’an prochain ne ferait qu’aggraver cette spirale infernale. Et la conclusion d’une telle réélection est courue d’avance : une hausse massive d’impôts pour essuyer les pots cassés. À la ville, comme à la métro. Les Grenoblois sont prévenus.