Ce mercredi, une cinquantaine d’adolescents français de confession juive ont été débarqués d’un avion alors qu’ils rentraient de vacances en Espagne.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé la PDG de la compagnie Vueling, Carolina Martinoli, pour lui demander des «éléments d’explication» après qu’une cinquantaine d’adolescents français de confession juive ont été débarqués d’un avion alors qu’ils rentraient de vacances en Espagne.

Lors de cet entretien, le chef de la diplomatie française a fait «part de la vive émotion suscitée par le débarquement d’un groupe de jeunes Français juifs d’un avion de la compagnie», affirme samedi le Quai d’Orsay dans un communiqué, à propos de l’incident survenu mercredi, qui a déclenché une vive polémique. «Il a été demandé des éléments d’explication, notamment pour déterminer si ces compatriotes avaient fait l’objet de discriminations liées à leur confession», précise-t-il.


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Carolina Martinoli a assuré au Quai d’Orsay «qu’une enquête interne rigoureuse était en cours et que les conclusions de cette enquête seraient partagées avec les autorités françaises et espagnoles». Des explications ont également été demandées à l’ambassadeur d’Espagne en France.

L’organisation de la colonie va porter plainte

L’association Club Kineret, organisatrice de la colonie de vacances, a annoncé son intention de porter plainte contre le transporteur «pour violence physique, psychologique et discrimination sur le fondement de la religion», a affirmé jeudi à l’AFP son avocate, Julie Jacob. Elle a évoqué des «circonstances aggravantes», certains enfants étant âgés de «moins de 15 ans».

Dans un long communiqué publié jeudi matin sur le réseau social X, la compagnie espagnole avait imputé cet incident aux adolescents, accusés d’avoir eu un «comportement inapproprié» et «une attitude fortement conflictuelle, mettant en péril le bon déroulement du vol». Une version réfutée «formellement et catégoriquement» par l’association Club Kineret, organisatrice de cette colonie de vacances, qui a assuré quelques heures plus tard, que les adolescents avaient été débarqués «sans motif valable».

L’incident s’est produit mercredi après-midi, lorsque ce groupe, qui se trouvait en Espagne depuis deux semaines, s’apprêtait à décoller de l’aéroport de Valence à destination de Paris-Orly.