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[Cet article est extrait du hors-série no 108 de Courrier international, L’atlas des ressources, en vente depuis le 23 juillet 2025.]

Autrefois premier producteur mondial de diamants, la Russie – et notamment la Iakoutie (aussi appelée “république de Sakha”), en Sibérie – représentait encore 32 % de la production mondiale en 2024. Mais avec la guerre en Ukraine, le géant public Alrosa, responsable de 90 % de la production russe, a été visé par des sanctions américaines, européennes et celles du G7.

Comme le rappelle le journal spécialisé russe Dobyvayushchaya Promyshlenost, l’UE interdit depuis mars 2024 l’importation de diamants russes de plus de 1 carat. Une restriction élargie aux “bijoux, montres et pierres synthétiques contenant du diamant d’origine russe” en septembre 2024.

Baisse de la demande

Privés de débouchés occidentaux, Alrosa a intensifié ses exportations vers l’Inde, principal centre mondial de taille. Mais, selon la version russe de Forbes, cet afflux a saturé un marché déjà fragilisé par la baisse de la demande mondiale en diamants naturels.

Dans ce contexte, la situation financière d’Alrosa s’est dégradée : en 2024, ses bénéfices ont chuté de 77 % et ses stocks d’invendus atteignent près de 129,9 milliards de roubles (environ 1,4 milliard d’euros), selon The Moscow Times. “La Russie va devoir vendre ses diamants à elle-même”, résume ainsi le média, en référence au plan de soutien de l’État russe, qui prévoit de dépenser 154 milliards de roubles (environ 1,7 milliard d’euros) entre 2025 et 2027 pour soutenir Alrosa avec l’achat de pierres.

Pour sortir de l’impasse, Alrosa mise désormais sur l’or, rapporte le journal économique russe Kommersant. En 2024, l’entreprise a acquis une licence pour exploiter un gisement dans l’oblast de Magadan, en Extrême-Orient russe, évalué à 100 tonnes d’or.

Selon l’analyste interrogé par Forbes Russie, cette nouvelle activité pourrait rapporter de 5 % à 10 % de revenus supplémentaires une fois le site pleinement opérationnel, c’est-à-dire après 2030.