Téléphone et micro toujours en main, pour Benoit Lagneux, journaliste reporter d’images à l’agence de Grenoble, la vidéo permet de « retranscrire des émotions de manière encore plus forte. » Chaque jour, il parcourt la région dans un seul but : produire de la vidéo à destination du site internet et des réseaux sociaux.

Autrefois correspondant local de presse, éditeur à la locale de Bourgoin-Jallieu et passé par le service des sports de Grenoble, la vidéo est ce qui l’anime depuis cinq ans. Comme lorsqu’il a couvert la victoire des Brûleurs de Loups devenus pour la neuvième fois champions de France de hockey sur glace. « Tourner la vidéo, la monter dans la nuit, pour la mettre en ligne à 6 h du matin, je vois l’impact qu’on arrive à transmettre en termes d’émotion. C’est absolument génial », assure-t-il avec un enthousiasme débordant.

Polyvalent, son métier lui demande de passer en un éclair d’un sujet à l’autre, ce qui est loin de lui déplaire. « Je prends autant de plaisir à faire un sujet sport avec une équipe de haut niveau, un déplacement présidentiel ou aller dans des petits villages perdus au fin fond du Trièves pour raconter la vie de ses habitants. »

Immortaliser le moment présent

Celui qui s’est mis à faire de la vidéo pour entretenir le lien avec ses proches quand il vivait au Canada, assure maintenant devant comme derrière la caméra. « Il faut être capable d’incarner, de connaître son sujet, mais aussi d’accompagner un rédacteur ou rédactrice sur un sujet qui nécessite d’être à plusieurs. »

Pour avant tout immortaliser l’instantané, capter le moment qui donnera à la vidéo sa dimension. « Lors de la visite d’Emmanuel Macron en Isère à l’occasion de la Journée mondiale de l’autisme, sa main qui se tend sur un enfant autiste, si je ne saisis pas ce moment humain, je ne pourrai pas le reproduire. »

Benoît ne connaît pas la routine et travaille à un rythme effréné. « Il n’y a pas un jour où je ne tourne pas. En fonction de l’actualité, je peux faire cinq comme dix vidéos dans la semaine. » Rattrapé par l’actualité à tout moment, son emploi du temps ne reste jamais fixe bien longtemps. « Il faut toujours être en alerte parce qu’un fait divers peut m’envoyer aux quatre coins de la région, de jour comme de nuit », témoigne-t-il d’expérience.

Connaître son territoire lui est essentiel. Et l’enfant des Alpes le connaît bien. « J’ai grandi dans le Nord-Isère, j’ai fait mes études à Grenoble, je vis aujourd’hui en Chartreuse. Dans les montagnes, je suis dans mon élément. »

Depuis 20 ans au Dauphiné Libéré , il a grandi avec. « Je revois encore mon grand-père ouvrir chaque matin son journal. C’est chez lui que je l’ai lu pour la première fois. » Au fil des années, il est devenu son fil directeur. « Le journal a accompagné ma vie d’enfant, puis ma vie d’étudiant quand j’y suis rentré en stage et ma vie d’adulte aujourd’hui. »