« J’ai dit non. » « T’es relou.e » « Besoin d’aide? » Ces messages essentiels sont rédigés sur de petites cartes distribuées à la safe zone du Nice Jazz Fest.
Un espace où trouver des informations mais surtout où se réfugier en cas d’agression, de propos déplacés, bref, si on ne sent pas bien et qu’on a besoin de souffler.
« C’est la première fois que ce dispositif est mis en place au NJF, informe Nathalie, la référente, agente de la Métropole. Il a vocation à informer, prévenir et agir sur toutes les formes de violences. »
On sait très bien que dans les rassemblements dans lesquels la foule est compacte, des comportements inappropriés peuvent être signalés.
La Maison des Femmes est présente pour informer les proches ou victimes de violence. Photo Justine Meddah.
Exemple, vendredi, alors que le collectif Lamomali de -M- enflammait la scène Masséna, un jeune homme a été exfiltré en quelques secondes du public par les agents de sécurité car il aurait touché une femme. La police est arrivée quelques minutes plus tard.
Si les réactions sont rapides, la prévention est aussi fondamentale.
« Nous conseillons aux spectateurs de télécharger l’appli Safer. Si quelqu’un rencontre un problème, il lui suffit de le signaler sur l’appli et grâce à la géolocalisation, nous intervenons tout de suite, préconise Nathalie. En plus du stand où les gens peuvent se réfugier, nous patrouillons sur l’ensemble du site. Nous pouvons faire intervenir les secours ainsi qu’un psychologue pour prendre en charge une éventuelle victime. Tout ceci grâce au soutien de l’association Safer avec qui la Métropole collabore pour ce projet. »
Toute l’équipe de la safe zone avait été formée en amont afin d’être capable d’accueillir la parole de chacun et de rassurer de manière efficace.
La Maison des femmes, pour le long terme
Pour la première fois, la Maison des femmes est présente sur le NJF.
« C’est une unité du pôle femme-mère-enfant de l’Archet 2, ouverte en septembre 2024. L’objectif est d’accompagner les femmes victimes de violences. Pour cela nous avons constitué une équipe de gynécologues, sages-femmes, psychiatre, psychologue, assistante sociale, juriste, résume le Dr Marie Cid, elle-même gynécologue. C’est important pour nous d’être présent sur un événement comme celui-ci car il faut avoir en tête qu’une femme sur dix est victime de violences. Beaucoup de personnes viennent nous voir en disant qu’ils prennent des informations pour une amie. Il est difficile pour une victime de parler, d’enclencher des démarches. »
À qui s’adresser alors? « A un enseignant, une infirmière, une association, au 3919 mais aussi à un pharmacien ou un médecin. La porte d’entrée est souvent par le médical, constate le Dr Cid. La grossesse est notamment une période où les violences peuvent éclater. En tant que gynécologue, je le constate et, comme mes confrères, je peux le repérer. Nous essayons donc d’accompagner ces femmes car les conséquences peuvent être très lourdes: physiques, psychologiques mais aussi en termes de santé comme des risques cardiovasculaires. »
La Maison des femmes (1) prend également en charge les victimes de mutilations génitales: « Nous recevons sans condition y compris des personnes qui n’ont pas de couverture sociale. Les migrantes peuvent donc nous contacter afin de les accompagner dans les démarches et soins. »
(1) La structure se trouve à l’hôpital l’Archet mais déménagera en ville en 2026. Pour la contacter: 04.92.03.21.10. par mail maisondesfemmes06@chu-nice.fr ou près de la safe zone sur le site du Nice Jazz fest.