La célébration du premier anniversaire des Jeux olympiques de Paris 2024 a été l’occasion pour le mouvement sportif de critiquer vivement la baisse envisagée du budget du sport pour l’année 2026.
La fête et la grogne. Le Grand Palais accueillait, ce samedi, la célébration du premier anniversaire des Jeux olympiques de Paris 2024 avec certains des grands artisans de la réussite de l’évènement, à savoir le président du comité d’organisation Tony Estanguet, l’ancienne ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra – entre-temps devenue présidente du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) – et Thomas Bach, l’ex-président du Comité international olympique. Étaient aussi présents, Kirsty Coventry, celle qui a pris la suite de l’Allemand à la tête du CIO, et Marie Barsacq, la ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.
On ne se remet pas facilement d’un été pareil.
Amélie Oudéa-Castéra, ancienne ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques
Devant un parterre de salariés, de volontaires, d’acteurs du monde du sport et de responsables politiques, les anciens et actuels dirigeants se sont succédé à la tribune installée dans le salon d’honneur du monument parisien pour se remémorer, non sans nostalgie, les bons moments passés il y a désormais un an. «On a quand même un gros problème, c’est…qu’il fait beau», a commencé, sur le ton de l’humour, Tony Estanguet, qui a été acclamé par la foule au moment de prendre la parole. Une référence, bien évidemment, à la cérémonie d’ouverture qui s’était déroulée sous la pluie, il y a un an jour pour jour. L’ancien président du comité d’organisation a ensuite pris le temps de remercier toutes les personnes concernées par la réussite des Jeux de Paris 2024, avant de souligner que «le sport a cette vertu de nous faire vivre des moments inoubliables».
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En plus des traditionnels – et légitimes ! – remerciements, Amélie Oudéa-Castéra a estimé que les Jeux de Paris 2024 avaient été «un grand rendez-vous» et que la France avait «fait nation par le sport». La nouvelle patronne du CNOSF s’est aussi montrée un peu nostalgique, indiquant «qu’on ne se remet pas facilement d’un été pareil». Marie Barsacq, quant à elle, a souligné que durant l’évènement, Paris avait été «une fête», «un stade».
La baisse du budget du sport vivement critiqué
Mais ce samedi, la célébration du premier anniversaire des JO Paris 2024 a (aussi) pris une tournure très politique. Tony Estanguet, Amélie Oudéa-Castéra et Marie Barsacq ont tous les trois fustigé la baisse envisagée du budget sport pour l’année 2026. «C’est incompréhensible. C’est très très difficile pour nous [le mouvement sportif, ndlr] de voir la manière dont est traité le sport dans ce pays en ce moment, a dénoncé devant les journalistes celui qui a présidé le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024. On se bat depuis longtemps pour montrer à quel point le sport est une nécessité dans la société. On connaît les difficultés budgétaires du moment mais il n’y a aucune raison aujourd’hui qui pourrait expliquer que le sport soit si mal traité alors qu’il a démontré toute son utilité. Une fois de plus, le sport est un peu sacrifié. J’appelle tous les décideurs à faire le maximum pour reconsidérer ces efforts-là. J’espère que le sport sera préservé.»
Pour l’ex-ministre des Sports, l’effort demandé est «disproportionné». «C’est contre-productif, y compris d’un point de vue des équilibres des finances publiques. On est dans un moment compliqué sur le plan budgétaire, on doit être plus que jamais attentif à la qualité de la dépense publique. Or, on sait que quand on investit un euro dans le sport, on en économise treize parce qu’il y a des impacts positifs sur la santé, le bien-être, l’éducation. C’est un calcul économique qui est complètement à côté de la plaque qui est en train d’être fait», a-t-elle critiqué.
On doit faire un effort comme tous les ministères mais le juste effort.
Marie Barsacq
Même son de cloche du côté de Marie Barsacq, l’actuelle ministre des Sports : «On doit avoir un budget du sport qui doit être une réponse à l’envie des Français de faire du sport. On est en pleines négociations pour trouver le bon équilibre pour le budget du ministère des Sports. Ce n’est pas suffisant dans le cadre de sa trajectoire avec l’engouement des Français pour le sport, a-t-elle déclaré en marge de la cérémonie. Nous avons aussi des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver en 2030 en France. Il faut permettre de continuer ce momentum et permettre de développer la place du sport en France. On doit poursuivre sur cette dynamique et ça nécessite un budget à une juste hauteur. On doit faire un effort comme tous les ministères mais le juste effort.» Le monde du sport sera-t-il écouté ? Réponse dans plusieurs semaines.