Pouvez-vous revenir sur l’association que vous représentez, Unis pour l’Ukraine 56, son origine, son objet, son action ?
En février 2022, des habitants du pays de Lorient, d’origine ukrainienne, se sont regroupés pour venir en aide à leur pays. Ils voulaient envoyer de la nourriture, des médicaments… En parallèle, une collecte portuaire se lançait. Nous nous sommes donc réunis pour nous monter en association. Nous étions complémentaires : la communauté ukrainienne avait les contacts sur place, connaissait les besoins réels ; nous, côté port, nous avions notre réseau dans le pays de Lorient. Aujourd’hui, l’association compte une centaine d’adhérents. Nous envoyons régulièrement des convois pour apporter de l’alimentaire, du matériel médical (fauteuils roulants, déambulateurs, béquilles…) Mais aussi des réfrigérateurs, des congélateurs. De nombreuses zones ont été bombardées. Il faut tout reconstruire, tout équiper. Notre 23e convoi est parti ce mois-ci. Nous aimerions en faire partir un à la rentrée. Nous avons aussi envoyé deux ambulances, l’une en 2023 ; l’autre, en 2024, afin de déplacer les blessés et les évacués.
L’association s’apprête à lancer une cagnotte Hello Asso pour l’aider à acheter, notamment, des garrots tourniquets. Ceux-ci sont très précieux pour les soldats, sur le front, quand l’un de leurs membres est profondément touché. (Le Télégramme/Isabelle Demangeat)Comment financez-vous l’association et l’envoi de ces convois ?
Nous sommes bénéficiaires de quelques subventions. En 2024, nous avons perçu 10 000 € de la région Bretagne ; 1 000 € de la Ville de Lorient ; 300 € de la Ville de Ploemeur. Nous percevons aussi le montant des adhésions, les dons et l’argent récolté lors de manifestations, comme le festival Galettes du monde ou le marché de Noël de Languidic. Nous nous apprêtons à lancer une cagnotte Hello Asso pour nous aider à acheter des garrots tourniquets pour les soldats (d’un coût unitaire de 23 €) et des filets de protection anti-drone (150 € pièce).
Par ailleurs, depuis le printemps 2022, des locaux nous étaient mis à disposition, gracieusement. Le premier était situé derrière la grande poissonnerie du port. La Chambre de commerce et d’industrie du Morbihan nous a par la suite prêté un grand hangar avenue Amiral Melchior, jusqu’à fin août 2024, date à laquelle nous avons déménagé à Kerlétu, dans un lieu mis à disposition par la Ville de Lorient, en attente d’être racheté. La vente ayant été finalisée, nous devons rendre les clés le 1er septembre. Le maire, Fabrice Loher, nous a très récemment fait part qu’il ne nous laisserait pas tomber et qu’il était en train de chercher une solution pérenne avec son équipe. Mais, pour l’instant, nous n’avons pas de solution concrète.
« Nous devions aller récupérer dix lits médicalisés, mais sans local où les stocker, impossible »
Pourquoi avoir un local est une nécessité pour vous ?
Cela nous permet d’entreposer le matériel volumineux, de préparer les palettes avant d’être envoyées, de vérifier, et parfois de réparer, par exemple le matériel médical déclassé. Nous devions aller récupérer dix lits médicalisés, mais sans local où les stocker, impossible. Les Ukrainiens ont encore besoin d’aide pour continuer à lutter, combattre pour retrouver leur liberté. Et qu’ils cessent, enfin, d’être notre bouclier européen humain.
Pratique
Contact : mail : unispourlukraine@gmail.com ou tél. 06 11 94 95 88.