Publié le
26 juil. 2025 à 20h31
Les quatre satellites CO3D construits par Airbus ont été placés en orbite par une fusée Vega-C d’Arianespace, ce samedi 26 juillet 2025 au petit matin, depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane. « Une excellente nouvelle pour l’Europe », se réjouit le géant aérospatial, depuis son siège mondial de Toulouse. Un cinquième satellite, le MicroCarb du CNES, auquel Airbus a aussi contribué, se trouvait à bord de la fusée. Et d’après l’avionneur, cette constellation suscite déjà « un grand intérêt dans le contexte géopolitique actuel ». On vous explique pourquoi.
Une cartographie en 3D très détaillée de la surface de la Terre
Développés en partenariat avec le Centre national d’études spatiales (CNES), les quatre satellites CO3D (comme Constellation Optique 3D) vont maintenant entamer leur mission de cartographie en 3D très détaillée de la surface de la Terre.
Comme le précise le groupe, ces engins « fourniront un Modèle numérique de surface (MNS) mondial à haute résolution, avec des images stéréoscopiques à 50 cm de résolution pour le CNES et des images 2D pour des clients gouvernementaux et commerciaux », renforçant ainsi la gamme complète de solutions satellitaires optiques et radar d’Airbus.
« Un grand intérêt dans le contexte géopolitique actuel »
« Le lancement réussi de la constellation CO3D, une excellente nouvelle pour l’Europe, démontre notre ingéniosité et renforce grandement nos capacités d’observation de la Terre », se réjouit Alain Fauré, responsable des systèmes spatiaux chez Airbus. « Ces satellites, basés sur notre produit de nouvelle génération S250, vont désormais fournir une carte 3D précise de notre planète et vont offrir davantage de capacités d’observation à haute revisite et à haute résolution ».
Ce produit, qui suscite déjà un grand intérêt dans le contexte géopolitique actuel, témoigne de l’engagement d’Airbus pour l’innovation technologique, industrielle et commerciale.
Alain Fauré
Responsable des systèmes spatiaux chez Airbus
Lors de la fermeture de la coiffe de la fusée (©CNES/ESA/Arianespace/optique video CSG/S Martin 2025)Géologie, hydrologie, planification urbaine et sécurité civile
Les quatre satellites de 285 kg sont maintenant sur une orbite héliosynchrone à 502 km d’altitude. Au cours des six prochains mois, ils passeront des tests orbitaux avant d’entamer une campagne de 18 mois visant à fournir au CNES une carte en 3D de la France et de « l’arc de crise ».
Les données vont alimenter un segment sol numérisé et exploité par Airbus pour produire la carte 3D finale, soutenant des applications militaires et civiles critiques allant de la géologie et de l’hydrologie à la planification urbaine et à la sécurité civile.
Airbus
Les satellites CO3D présentent « plusieurs innovations technologiques, notamment un nouveau mode d’observation, appelé Step and Stare ». Chaque satellite utilise son détecteur matriciel pour prendre des images (Stare). D’une « agilité exceptionnelle », ils peuvent couvrir la zone d’intérêt avec des images d’une précision extrême.
Inspiré « des industries automobile et aéronautique »
Toujours d’après Airbus, « le programme CO3D bénéficie de l’expertise industrielle acquise lors du développement des satellites de la constellation OneWeb, en utilisant une chaîne d’assemblage moderne et numérisée à Toulouse qui s’inspire des industries automobile et aéronautique ».
Plusieurs équipements utilisent des composants commerciaux qui sont adaptés à l’utilisation dans l’espace, afin de fournir à CO3D les meilleures performances du domaine industriel au sens large.
Airbus
Surveiller la teneur en carbone de l’atmosphère
Également conçu à Toulouse, le satellite MicroCarb, mission conjointe du CNES et de l’agence spatiale britannique, a été déployé avec succès lors du même lancement. Équipé d’un spectromètre de haute précision fabriqué par Airbus, Microcarb cartographiera la teneur en carbone de l’atmosphère à l’échelle de la planète, fournissant ainsi des données essentielles aux climatologues.
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