Après une saison à tenter sa chance à Castres, le champion olympique (26 ans) s’est à nouveau engagé avec la FFR pour porter les couleurs de France 7. Avec, déjà, à l’horizon, les Jeux Olympiques de 2028.

Vous avez quitté Castres et vous allez revenir au sein de France 7 à temps plein. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?

C’est un concours de circonstances. Tout d’abord, l’année que j’ai passée avec France 7 a été la plus épanouissante de ma vie. J’ai pris véritablement goût à ce sport. J’étais reparti en Top 14 mais ça ne s’est pas passé au mieux : j’ai repris tardivement et en étant blessé, j’ai manqué beaucoup d’entraînements et j’ai peu joué d’autant que, comme c’était prévu, j’ai fait quelques allers-retours sur des étapes à 7. Ce n’est pas comme ça que je voulais que ça se passe. À l’arrivée, le cœur a parlé et m’a incité à repartir en équipe de France. Elle m’a beaucoup donné et j’aimerais lui rendre.

Sur quelle durée vous êtes-vous engagé ?

J’ai signé un an mais mon objectif est d’aller jusqu’aux JO de Los Angeles. Après, on verra. Il y a un temps pour tout. Pour l’heure, le 7, c’est ce que j’ai envie de faire mais je ne quitte pas des yeux le rugby à XV qui me procure aussi beaucoup de plaisir.

Quel goût vous laisse en bouche votre récent passage à XV ? On imagine qu’il y a de la frustration alors que vous avez disputé seulement quatre matchs sous les couleurs du CO…

C’est sûr mais, à mon sens, il n’y a rien qui arrive par hasard. C’était le destin, je devais me rediriger vers le 7. À Castres, j’ai vécu avec un groupe que j’aime beaucoup, que je connaissais et que j’étais très heureux de retrouver. Au niveau du staff, j’ai beaucoup apprécié ma rencontre avec Xavier Sadourny qui est une belle personne, un bon coach. Personnellement, j’étais tout le temps à fond avec l’équipe. J’aurais aimé avoir plus de temps de jeu et pouvoir me montrer mais il y a eu tous ces aléas au début. Peut-être que le staff aurait voulu me voir à l’œuvre à un moment donné mais je suis reparti à 7… Et, après, c’était la fin de saison, ce n’était plus le moment de faire des tests. Jusqu’au bout, en tout cas, je me suis donné à 100 % et je suis resté disponible. À l’arrivée, les coachs ont compris mon choix de partir et ils étaient heureux de savoir que j’allais m’épanouir dans cet environnement.

Qu’avez-vous retiré de cette année ?

C’était assez particulier, j’étais entre les deux mondes. À 7, c’était un nouveau cycle que l’on appréhendait un peu. J’ai découvert des gars talentueux qui vont devenir très intéressants avec l’expérience, et Benoît Baby, aussi, qui n’a pas mis beaucoup de temps à s’adapter et à faire des choses bien. Il y a tout pour réaliser de belles performances. J’ai joué trois tournois et gagné deux médailles. Après, à XV, je n’ai pas perdu mon temps. Je me suis enrichi de ce que j’ai connu et de ce que j’ai travaillé. Et ça m’a aussi conforté dans mon choix de revenir à 7.

Antoine Zeghdar médaille d’or autour du cou.

Antoine Zeghdar médaille d’or autour du cou.
Abaca / Icon Sport

Dimanche, cela fera un an que vous avez décroché l’or olympique. Qu’est-ce que cette date anniversaire ravive en vous ?

C’est un sentiment incroyable. Quand je vois les photos qui remontent sur les réseaux, j’ai des frissons. C’étaient des moments exceptionnels à vivre.

En quoi cela a-t-il changé votre vie ?

À notre niveau, on a marqué l’histoire, déjà. Et ça nous a rendus encore plus légitimes sur la scène internationale. On a passé un cap et il y a un vrai goût de reviens-y. Je pense déjà aux prochains Jeux. J’ai hâte d’y revenir.

Comment avez-vous vécu les semaines et mois qui ont suivi ce summum émotionnel ?

Après les JO, on en a beaucoup profité. On était tellement heureux, on était invité à droite et à gauche… Mais j’en avais un peu marre sur la fin, j’avais envie de reprendre le rugby. Il n’y a pas eu de sensation de vide : j’ai pris tout ce qu’il y avait à prendre et je n’ai pas vu cet accomplissement comme une fin en soi. J’avais d’autres objectifs en tête.

Humainement, vous aviez aussi vécu une aventure forte, sur la durée, avec ce groupe… Avez-vous ressenti un manque ?

Le lien entre nous est super fort et c’est un régal de se revoir à chaque fois, comme ça a pu être le cas sur les terrains de Top 14. Il y a de beaux souvenirs, on a la chance d’avoir les photos et les vidéos. Même si le temps passe, les liens ne disparaîtront pas. Il faut que l’on arrive à mettre un truc en place chaque année pour faire perdurer cet instant magique.