Rien n’est simple pour Alex Rins depuis son arrivée chez
Yamaha. À l’issue du Grand Prix de République tchèque, le constat
est toujours le même : la M1 actuelle ne lui permet pas de se
battre aux avant-postes, contrairement à ses coéquipiers Fabio
Quartararo et Jack Miller.
« C’est peut-être répétitif, mais… c’est
toujours pareil. Le manque d’adhérence, de traction, la
difficulté à dépasser à cause du manque de puissance moteur… Tout
cela rend chaque course compliquée à gérer. C’est frustrant. Mais
j’ai deux choix : abandonner ou continuer à
bosser. J’ai choisi la deuxième option » dit-il
sur
motosan.
La frustration de Rins ne tient pas à un écart
abyssal, mais à ces quelques dixièmes de seconde qui font toute la
différence, notamment en qualifications.
« Fabio peut décrocher la
pole. Il l’a déjà fait quatre ou cinq fois cette
saison. Et quand il part devant, il impose son rythme, il court
seul. Moi, je perds ces précieux dixièmes, je me qualifie mal et je
subis la course. C’est ça, la
différence. »
Même Jack Miller, dans un style plus brut,
arrive à tirer parti de cette capacité à mieux se positionner sur
la grille.
Rins confirme les propos d’Augusto
Fernandez, qui a déclaré que le projet 4 cylindres en
ligne (4L) de
Yamaha touche à sa fin.
Alex Rins :
« c’est la fin d’un cycle. On nous l’a
dit »
« Oui, c’est la fin d’un cycle. On nous l’a dit. Le
projet actuel est en fin de vie. En Autriche, on aura quelques
évolutions, comme des carénages différents testés à Aragon. Mais
clairement, ils ne vont pas investir davantage dans cette
moto. On attend la suite. »
Yamaha travaille déjà en coulisses sur un
nouveau moteur
V4, qui devrait arriver en 2026. En attendant,
les pilotes doivent composer avec les limites d’un châssis et d’un
moteur que l’usine elle-même ne croit plus capable d’aller plus
loin.
Quand on demande à Rins si le message de
l’usine est clair, sa réponse est sans ambiguïté : « ils
savent très bien où sont les problèmes. Les mêmes qu’en début de
saison, les mêmes que l’année dernière. Ils nous ont même
présenté des excuses. À ce stade, ils ne promettent plus
grand-chose. On avance avec ce qu’on a. »
Rins espère profiter des trois semaines de
pause pour faire le point et préparer au mieux le retour en
Autriche. Mais il sait que, sans un bond technique majeur, il
faudra surtout gérer la frustration et faire preuve de
patience.
« Je vais essayer d’analyser tout ce qui ne va pas, et
de tirer des conclusions avec l’équipe. Mais au fond, on
sait que la vraie solution viendra plus tard, avec le
V4. »