Les consommateurs allemands affichent une forte inclination à épargner, en dépit du ralentissement de l’inflation, freinant ainsi la reprise de la consommation, selon une étude conjointe de l’Institut de recherche sur la consommation (GfK) et l’Institut de Nuremberg pour les décisions de marché (NIM).

L’indicateur du climat de consommation, calculé à partir des perspectives de revenus, de la propension à consommer et de la volonté d’épargner, recule de 1,2 point pour s’établir à -21,5 points en août 2025, contre -20,3 points le mois précédent, soit la deuxième baisse consécutive.

Selon les auteurs de l’étude, cette évolution s’explique principalement par une forte progression de la volonté d’épargner, en hausse de 2,5 points à 16,4 points, son plus haut niveau depuis février 2024.

Cette tendance, qui ressort de l’enquête menée auprès de 2.000 participants, s’accompagne d’un net repli de la propension à consommer, qui perd 3 points pour atteindre -9,2 points, un niveau proche de celui enregistré en février dernier.

“La reprise du moral des consommateurs continue d’être repoussée en raison d’une nouvelle hausse de la volonté d’épargner”, souligne Rolf Bürkl, responsable du climat de consommation au NIM.

Selon lui, cette prudence des ménages s’explique par “l’incertitude générale, la nécessité de se préparer à des situations difficiles, et le niveau toujours élevé des prix, notamment pour les produits alimentaires”.

En revanche, les perspectives de revenus poursuivent leur amélioration, avec une cinquième hausse consécutive en juillet. L’indicateur gagne 2,4 points pour atteindre 15,2 points, soit son plus haut niveau en un an.

Les auteurs de l’enquête attribuent cette évolution à des hausses salariales, à l’augmentation des pensions, ainsi qu’à une inflation modérée, récemment tombée à 2%, en ligne avec l’objectif de la Banque centrale européenne (BCE).

Les attentes économiques, en revanche, accusent un net recul après cinq mois de progression. L’indicateur perd 10 points, passant de 20,1 à 10,1 points. Ce repli reflète une perte de confiance des ménages dans la reprise économique, sur fond d’incertitudes persistantes et de tensions commerciales, notamment avec les États-Unis.