Le premier ministre britannique Keir Starmer a répété vendredi qu’une reconnaissance par Londres devait «s’inscrire dans un plan plus global», et Berlin a dit ne pas l’envisager «à court terme».

Des pays européens «confirmeront leur intention de reconnaître l’État de Palestine» lors d’une conférence de l’ONU lundi et mardi à New York, dans le sillage de la France qui a annoncé qu’elle le fera en septembre, affirme le ministre français des Affaires étrangères. Lors de cette conférence coprésidée par la France et l’Arabie saoudite visant à relancer l’idée d’une solution à deux États au Moyen-Orient, «pour la première fois, les pays arabes condamneront le Hamas et appelleront à son désarmement, ce qui consacrera son isolement définitif», assure également Jean-Noël Barrot, dans un entretien à la Tribune Dimanche .

Le ministre n’a pas précisé quels pays entendaient rejoindre le groupe des États européens ayant déjà reconnu l’État de Palestine, qui compte notamment l’Espagne, l’Irlande, la Pologne, la Suède… La France deviendra le premier pays du G7 à le faire lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU. Le premier ministre britannique Keir Starmer a répété vendredi qu’une reconnaissance par Londres devait «s’inscrire dans un plan plus global», et Berlin a dit ne pas l’envisager «à court terme».


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Une conférence sur la solution à deux États reportée

Une conférence sur une solution à deux États était initialement prévue en juin au plus haut niveau, mais avait été reportée en raison de la guerre entre l’Iran et Israël. Une première réunion au niveau ministériel commence lundi à New York, avant un sommet attendu en septembre. «La perspective de l’existence d’un État de Palestine n’a jamais été aussi menacée ni aussi nécessaire», dans le contexte de «la destruction de la bande de Gaza, la colonisation israélienne débridée en Cisjordanie qui fragilise l’idée même d’une continuité territoriale, la résignation de la communauté internationale», estime M Barrot.

«Penser obtenir un cessez-le-feu durable et la libération des otages du Hamas et sa reddition sans avoir préalablement dessiné une perspective politique est illusoire», ajoute-t-il. À New York, «avec l’Arabie saoudite, acteur majeur de la région, nous présenterons une vision commune pour l’après-guerre en vue d’assurer la reconstruction, la sécurité et la gouvernance de Gaza et d’ouvrir ainsi la voie à la solution à deux États», affirme-t-il.

«Notre démarche est parfaitement compatible avec la logique des accords d’Abraham», qui ont vu en 2020 Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Maroc et le Soudan établir des liens formels avec Israël, et «facilitera, le moment venu, la conclusion de nouveaux accords portés par l’administration américaine», estime-t-il. Selon le décompte et les vérifications de l’AFP, au moins 142 des 193 États membres de l’ONU (dont la France) reconnaissent désormais l’État palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.