Et si bientôt nous ne pouvions plus choisir la taille de notre logement ? « Le bureau européen de l’environnement veut un quota de mètres carrés d’habitation par personne « pour sauver la planète » », avancent des internautes sur les réseaux sociaux ces derniers jours.

Et selon ces derniers, les logements ne seraient pas bien grands : « 14 mètres carrés minimum à 20 mètres carrés maximum pour une personne seule et 40 à 80 mètres carrés pour un ménage de 4 personnes. » De quoi scandaliser sur X, et même dans la sphère politique.

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Marine Le Pen n’a pas tardé à réagir : « Et alors ? ! Vous allez obliger les Français à cohabiter ? ! Vous allez leur imposer d’héberger des gens chez eux ? ! […] Non, mais ça devient l’URSS ! »

FAKE OFF

En réalité, cette préconisation vient d’une étude de l’Insee publiée le 8 juillet dernier et intitulée : « Un quart des ménages vivent dans un logement en sous‑occupation très accentuée ». Selon celle-ci, les ménages français auraient en moyenne trois pièces de plus que nécessaire chez eux. La Bretagne serait d’ailleurs la région avec le plus de sous-occupation, alors qu’à l’inverse en Île-de-France le phénomène y serait peu fréquent.

Est considérée comme sous-occupé toute habitation qui comporte « au moins trois pièces de plus par rapport aux besoins théoriques ». L’institut estime que le minimum est d’un séjour et d’une chambre par couple, ainsi que pour chaque habitant majeur et les frères et sœurs de sexe différent – sans compter la cuisine, salle de bains et toilettes évidemment.

Les logements trop grands majoritairement chez les personnes âgées

L’Insee analyse également : « Leurs logements ont pu devenir trop grands avec le départ des enfants du domicile familial », puisque les habitants de ces résidences principales en partie vides sont majoritairement des personnes âgées de 60 ans et plus, et occupant ce logement depuis plus de vingt ans. Mais toujours selon cette étude, nombre d’entre eux n’envisagent pas de déménager.

L’étude a eu un large écho puisqu’elle a été largement reprise dans les médias. Mais il s’agit bien là d’une étude statistique. Rien à voir donc avec une quelconque décision politique qui pourrait instaurer des quotas. Le logement n’est d’ailleurs pas une compétence de l’Union européenne.

Mais pourquoi les internautes parlent-ils d’une volonté du Bureau européen de l’environnement ? Le BEE, fédération qui regroupe 190 organisations non gouvernementales sur l’environnement se réunit régulièrement pour s’attaquer aux problèmes environnementaux. Le bureau défini des priorités, surveille et conseille l’Union européenne.

Un avis personnel d’une chercheuse allemande

En mai 2021, à l’issue de l’un de leurs webinaires, une chercheuse allemande a estimé : « Il faut commencer par définir un nombre de mètres carrés autorisés par personne » afin de « limiter l’impact » de l’immobilier sur l’environnement.

Mais il ne s’agissait pas là d’une conclusion de cette réunion, mais bien d’un avis personnel de Pia Mamut. Elle avait d’ailleurs reconnu que cela « ne peut pas être simplement exigé » et que cela « nécessite un processus démocratique et un accord sur les limites ».

D’ailleurs, Stefan Moser, membre de la Direction générale de l’énergie pour la Commission européenne, avait estimé que ces limites ne pouvaient pas être imposées aux Européens. En bref, des quotas de mètres carrés pour les logements ne sont pas près d’être appliqués en Europe. Il s’agit là d’une nouvelle fausse information pour donner du crédit aux détracteurs de l’Union européenne.