Par
Florian Brassart
Publié le
26 juil. 2025 à 17h46
Ils ont décidé de réagir. Après le coup de gueule de Julien Specque, chef de L’Inédit à Bruay-la-Buissière, face aux chèques sans provision, c’est au tour de So’, restauratrice à Béthune, d’hausser le ton. La patronne de Sojuñ, restaurant à cuisine fusion franco-asiatique, a répondu à une remarque déplacée d’une cliente.
« On cuisine pour nourrir, pour faire plaisir, pour partager un bout d’histoire dans une bouchée »
« C’est cher pour ce que c’est ». Voilà les mots lancés par une cliente de l’établissement, situé au 46, rue Eugene-Haynaut, à l’une des employées ce jeudi 22 juillet au midi. Six mots qui ont touché et blessé la commerçante béthunoise. « J’ai eu un pincement, les larmes aux yeux. Pas pour l’argent. Pour le manque de regard, de considération pour notre métier », écrit-elle sur Facebook.
Cliquez ici pour visualiser le contenu
La Maison Sojuñ est devenue une référence à Béthune et fait partie des restaurants les mieux notés de la ville. So’ est issue d’une grande famille ayant fui le Cambodge et le Vietnam, elle propose dans son établissement une cuisine étonnante mêlant saveurs asiatiques et nordistes. Evidemment, le tout à base de produits frais. Ce travail, elle le fait avec passion et pour le plaisir des clients. « On ne cuisine pas pour devenir riches. On cuisine pour nourrir, pour faire plaisir, pour partager un bout d’histoire dans une bouchée. »
« Ici, on fait du fait maison avec des produits qu’on choisit comme on choisit ses mots : avec soin. De la viande française, des épices d’ici et d’ailleurs, des sauces mijotées parfois des heures, des bouillons infusés, des textures qui s’embrassent. Un plat, chez nous, c’est un pont entre deux cultures. Pas un simple mélange au hasard. »
So’, gérante de la Maison Sojuñ.
Elle déplore la réaction de la cliente qui n’a « vu que le prix » et non pas « le chemin jusqu’à l’assiette ». « Vous n’avez pas vu les heures en cuisine, ni les réveils à l’aube, les brûlures, les repas pris en 5 min debout derrière les fourneaux, parfois le seul de la journée, la fatigue et les moments ratés en famille. Vous n’avez pas vu les factures qui tombent sans prévenir, les charges qui étranglent, les journées off sans repos. Vous avez vu le montant, pas la valeur », ajoute la restauratrice.
Via cette publication, So’ a décidé de ne pas courber l’échine et de montrer toute l’implication et la patience qu’il faut avoir pour être restaurateur. « Ce n’est pas ‘cher pour ce que c’est’. C’est juste, pour ce que ça coûte d’être libre, indépendant, sincère, et encore debout en 2025 malgré le contexte économique. » C’est dit !
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.