Ce samedi 26 juillet, jour de sainte Anne, des milliers de pèlerins se sont retrouvés au sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray. Après la messe en breton de 9 h, la procession aux couleurs des costumes et des bannières a rejoint le mémorial d’où était célébrée une autre messe.

Une tradition familiale

« C’est, pour moi, un grand moment d’émotion. Je viens chaque année au Grand Pardon mais, aujourd’hui, je porte, pour la première fois, un costume traditionnel dans la procession : c’est la robe de mariée de ma mère, témoigne Anne, venue de Plougastel-Daoulas (29). Je le fais en hommage à ma grand-mère qui, il y a cent ans, était venue remercier sainte Anne d’avoir protégé son mari rentré vivant de la Première Guerre mondiale. »

À ses côtés, Pascal ajoute que lui aussi est là tous les ans : « C’est un vœu de ma grand-mère qui, le 26 juillet, deux mois avant sa mort, nous avait demandé de continuer à venir ».

Le cardinal Robert Sarah lors de la messe pontificale, envoyé spécial du pape à Sainte-Anne-d’Auray.Le cardinal Robert Sarah lors de la messe pontificale, envoyé spécial du pape à Sainte-Anne-d’Auray. (Vincent Le Guern)

Les pelouses accueillent les fidèles, les familles, habitants et touristes, venus des quatre coins de la Bretagne. Une bruine inattendue enveloppe le site au moment de l’accueil de l’évêque de Vannes, Raymond Centène.

À l’occasion du Jubilé, le pape Léon XIV a envoyé le cardinal Robert Sarah le représenter. Lors du dernier conclave, il était le favori des conservateurs français, l’un des critiques les plus connus du pape François. Au cours de son homélie, l’envoyé spécial du pape a insisté sur l’importance de la terre et de l’adoration, soulignant qu’« il n’y a aucun autre lieu au monde où sainte Anne est apparue » et que « l’adoration acharnée apporte l’espérance ». À la fin de l’homélie, des applaudissements se sont fait entendre sans être suivis par la foule.

« Pas un discours qui rassemble »

Laurence et David sont suisses. « Le nom du sanctuaire me disait quelque chose mais nous n’avions jamais eu l’occasion d’y venir. Lorsque nous avons préparé nos vacances, nous avons découvert qu’il y avait un jubilé. Pour nous qui sommes pratiquants, c’était un passage obligé. Ici, c’est le Lourdes breton, constate David. Mais nous nous sommes fait surprendre par la circulation et nous sommes arrivés bien après l’homélie. Comme la messe était retransmise en direct sur CNews, nous l’avons suivie en route. »

« Nous avons été étonnés d’apprendre que le cardinal Sarah était présent. C’est un honneur que le pape fasse venir un de ses représentants, souligne Laurence. Il a eu un discours sur l’appartenance au territoire, l’importance de la terre, que j’ai trouvé positif. Avec un bémol, c’est que ce n’est pas un discours qui rassemble. »