Désormais, les citoyens russes ne s’entendent plus répéter que “les objectifs fixés à l’‘opération militaire spéciale’ [expression officielle russe pour désigner l’invasion de l’Ukraine] seront atteints” : tout le patriotisme contenu dans ce message a cédé la place au sarcasme. D’autant qu’en plus de trois années de guerre personne n’a vraiment expliqué aux Russes en quoi consistaient précisément ces objectifs bien vagues.
Un jour, il s’agit de protéger les habitants du Donbass, un autre d’éradiquer le néonazisme, puis de défendre la souveraineté russe, ensuite de faire barrage à l’expansion de l’Otan vers l’est. Tous les six mois, au gré de l’amnésie politique, des objectifs nouveaux viennent remplacer les anciens. Aujourd’hui, la mode est aux fameuses “causes profondes”, et le président Vladimir Poutine ne manque jamais de les rappeler.
Pour moi, les “causes profondes” sont plutôt simples : cette guerre était pensée comme un moyen radical de restaurer l’influence géopolitique de la Russie. En forçant l’Ukraine à rester dans l’orbite de la Russie et en voulant afficher aux yeux du monde entier toute la puissance d’un régime despotique moderne, le régime poutinien a voulu tirer une double cartouche.
Mais c’est l’inverse qui s’est produit. En plus d’agir à son propre détriment su
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Republic (Moscou)
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