«Technique d’ancien pour être refait: suffit d’mettre Ninho au refrain, re-frê»: la recette du succès sobrement énoncée par Sadek, un autre poids lourd du rap français, dans son morceau Kimono en featuring avec Ninho, accompagnés de SCH. Une collaboration depuis retirée des plateformes suite à une brouille entre les deux artistes. La réputation, elle, est loin d’être usurpée – William Nzobazola, alias Ninho, étant l’artiste français qui compte le plus de singles certifiés. En octobre 2024, c’est avec un autre patron du rap, Niska, qu’il s’est associé pour un album de quinze titres modestement intitulé GOAT (greatest of all time), soit les plus grands de tous les temps en français, sorti en octobre dernier.

Sur la plaine de l’Asse, la recette a une fois de plus fonctionné. Devant la Grande Scène, la foule était massée longtemps avant l’irruption des deux artistes. Puis c’est la déferlante, les cris puissants de Niska, la voix plus posée de Ninho, un combo qui a depuis longtemps prouvé son efficacité en studio et qui gagne en intensité en concert. Le tout porté par un jeu de lumières donnant quasiment une atmosphère en noir et blanc à la scène sur les premiers morceaux. En ouverture, le premier titre de GOAT, Boucherie. Le ton est donné, Niska et Ninho sont venus pour découper. Avec un rappel: «Ça va faire dix ans que j’rappe mon vécu».