Si les coureurs cyclistes sont avant tout des durs au mal aimant la souffrance, certains sont aussi des petits filous prêts à saisir toutes les opportunités avec un brin de chance. Quand on n’est pas le meilleur, il faut de la malice pour arriver à exister.

Prenez Kaden Groves, le vainqueur en solitaire de la 20e étape, ce samedi 26 juillet, à Pontarlier, dans le Doubs, sous une pluie froide et drue. Sur ce Tour, il n’aurait jamais dû se retrouver ainsi à l’avant. Il venait avec un rôle d’équipier pour les deux superstars de son équipe Alpecin, Mathieu van der Poel et Jasper Philipsen. Les deux ayant abandonné après avoir chacun remporté une étape, le sprinteur s’est faufilé dans une échappée de 13 coureurs prêts à affronter le mauvais temps sur les routes vallonnées du Jura. Bien lui en a pris. A 21 kilomètres du bonheur, il a échappé de justesse à une chute dans un virage tandis que deux de ses adversaires partaient en ventriglisse. Et à 17 kilomètres, il s’envolait seul, au train, distançant les deux derniers hommes avec lui qui préféraient taper une belote que le poursuivre. A 26 ans, l’Australien devient le 114e homme de l’histoire à avoir gagné une étape sur les trois