Deux mois après son élection à la tête de Villeneuve-Saint-Georges, la maire (LR) Kristell Niasme renverse la position de la commune en matière d’eau potable. La ville qui, après plus de 30 ans de délégation de service public avec Suez, a rejoint la régie publique RESO (Régie des Eaux Seine et Orge qui gère la distribution d’eau potable à Villeneuve-Saint-Georges mais aussi à Morangis et Paray-Vieille-Poste depuis le 1er janvier 2024 et à Savigny-sur-Orge depuis le 1er janvier dernier) souhaite désormais rallier le puissant Syndicat des Eaux d’Ile-de-France (Sedif) qui délégue depuis plus d’un siècle à Veolia la gestion du service public de l’eau potable en Ile-de-France. Lors du conseil municipal du 11 avril, la municipalité de Villeneuve-Saint-Georges a en effet demandé au territoire Grand-Orly Seine Bièvre (compétent en la matière) le lancement d’un processus d’adhésion au Sedif pour une entrée effective au 1er janvier 2026. Une demande accueillie favorablement par le bureau syndical du Syndicat des Eaux d’Ile-de-France.
« Cette décision s’inscrit pleinement dans une double exigence : protéger le pouvoir d’achat des Villeneuvois et préserver leur santé », justifie Kristell Niasme. « Dans un contexte économique marqué par une inflation persistante, chaque euro compte pour les familles de notre commune », souligne l’élue et « le Sedif propose une tarification plus avantageuse que celle actuellement en vigueur », compare Kristell Niasme qui voit là « une réelle opportunité pour alléger la charge financière qui pèse sur nos concitoyens ». A Villeneuve-Saint-Georges, bien qu’il ait diminué en 2024 et cette année, le prix de l’eau (que la régie RESO a pour objectif d’harmoniser progressivement sur l’ensemble de ses communes d’ici 2029) s’élève actuellement à 2,14 euros HT/m³ (abonnement compris), sur la base d’une consommation annuelle standard de 120 m³. Sur cette même base, une adhésion au Sedif ferait, selon ce dernier, baisser ce prix à 1,47 euros HT/m³ (abonnement compris) grâce à « un tarif unique mutualisé selon un principe de solidarité entre les territoires », explique le syndicat faisant également valoir que « l’évolution du prix de l’eau du Sedif s’est toujours maintenue sous l’inflation ces vingt dernières années » en dépit des variations du coût des matières premières, de l’énergie, des charges du service…
Mais l’argument financier n’est pas le seul à avoir orienter la décision de Kristell Niasme. « La question de la santé publique est aussi au cœur de notre démarche », précise l’élue sensible aux technologies mises en œuvre par le Sedif pour éliminer les nouveaux polluants présents dans l’eau, comme les résidus de médicaments, les perturbateurs endocriniens, les microplastiques… A savoir, la construction de nouvelles unités de traitement membranaire haute performance (technologie mêlant nanofiltration et osmose inverse basse pression) dans ses usines de production d’eau potable comme celle de Choisy-le-Roi, en 2030-2032. « Ce niveau d’exigence est, pour moi, un critère déterminant pour garantir une eau plus saine à tous les habitants », déclare la maire de Villeneuve-Saint-Georges.
Enfin, « le Sedif dispose de moyens importants en matière de solidarité, ajoute Kristell Niasme. Il accompagne les foyers en difficulté dans le paiement de leurs factures [comme le dispositif « S’Eaulidaire » de la régie RESO, ndlr], tout en investissant massivement dans l’entretien et la modernisation des réseaux d’eau potable ». « Cela est d’autant plus crucial à Villeneuve-Saint-Georges, où nos infrastructures sont vétustes et nécessitent des interventions urgentes et durables », souligne la maire pour qui l’adhésion de la commune au Sedif est « un choix responsable, à la fois économique, social et sanitaire, pour mieux servir l’intérêt général et répondre aux besoins essentiels des Villeneuvois ».