Encore une fois, Alex Marquez était
au cœur de la polémique à Brno 
: l’Espagnol a fait tomber
Joan Mir lors de la couse MotoGP, ce qui a valu l’énervement de ce
dernier. Le problème, c’est qu’il n’en est pas à son coup d’essai,
y compris cette saison. Pour cet accrochage, il écopera d’un long
lap de pénalité à purger lors du prochain Grand Prix, prévu en
Autriche mi-août. Mais au fait, qu’est-ce qu’Alex Marquez faisait
derrière Mir ? Il faut se pencher sur son GP de
Tchéquie.

 

Alex Marquez absent des débats en MotoGP à Brno

 

Avant de commencer, il faut tout de même rappeler qu’il est
toujours blessé à la main. Suite à sa chute d’Assen, Alex Marquez
s’est fracturé un doigt, et a tout de suite été opéré. Il est bien
revenu au Sachsenring, mais on sait que le premier Grand Prix
disputé après une blessure est souvent celui où le pilote donne
tout, quitte à souffrir. En revanche, le suivant est plus
difficile
. C’est un fait qui se vérifie assez souvent
(Bezzecchi et Marini au début de la tournée outre-mer 2023, Marini
au Sachsenring également), donc le fait qu’il n’ait pas été dans le
coup n’est pas si étonnant que ça, en réalité.

 

Alex Marquez MotoGP

Ça
commence à faire beaucoup. Photo : Michelin Motorsport

 

C’est la première fois, cette saison, qu’il est si
loin
. Qualifié seulement huitième, il n’a jamais pu
s’approcher des meilleures positions. J’ai réellement l’impression
que la Ducati était en difficulté à Brno, et que Marc Marquez,
comme à Silverstone et lorsqu’il officiait chez Honda, cachait les
lacunes grâce à son immense talent. Pendant le Sprint, il était
inexistant, suite à un très mauvais départ. C’est étrange, car il
m’a donné un peu la même impression que Di Giannantonio le
dimanche. Nulle part, à l’arrière du peloton, sans
explication.

Pour Alex Marquez, c’était mieux pendant le Grand Prix. Mais on
le voyait buter derrière Joan Mir, encore et encore, jusqu’à cette
chute incroyable dans la chicane en montée. Ses démons sont
revenus
.

 

Je vous avais prévenu

 

À vrai dire, je n’étais pas surpris. J’ai déjà répété, à de
maintes et maintes reprises, qu’Alex Marquez agit toujours
de la sorte lorsqu’il est en difficulté
, ou dans le paquet
de manière générale. C’est quelqu’un qui a énormément de mal à
doubler proprement, en témoignent ses nombreux accrochages avec
plus ou moins tous les pilotes de la grille. En moins d’un an, il a
été au cœur de quatre énormes incidents qui impliquaient plusieurs
éléments. À Aragon en 2024, d’abord, où il peut largement
être jugé responsable de la chute de Pecco Bagnaia
. La
grande majorité de la grille s’accordait à dire qu’il était en
tort. Puis, il y eut cette tentative plus que maladroite sur Fabio
Di Giannantonio, au Qatar, qui lui valut déjà un long lap de
pénalité. Ensuite, la chute d’Assen, où il en vint à toucher Pedro
Acosta et s’éliminer lui-même. Et enfin, cet attentat sur Joan Mir à
Brno
. C’est beaucoup trop pour un pilote de son
calibre.

 

 

Je tiens simplement à rappeler que je n’ai rien contre Alex
Marquez. Je n’ai jamais compris comment autant de gens arrivaient à
le défendre en commentaires, sous mes articles. Quand je le
critique, beaucoup de fanatiques me ressortent l’éternelle
rengaine : « Ah, c’est un
pro-Rossi »
, comme si la guerre Rossi-Marquez ne
concernait pas un autre pilote, d’une part, et, de l’autre, n’avait
pas déjà dix ans ! Il faut arrêter de fabuler et regarder la
réalité en face. Alex Marquez multiplie les erreurs, et n’agit pas
de la même manière derrière son frère, comme on a pu le voir à de
différentes occasions cette saison. Il n’adopte pas la même
agressivité, pas le même comportement. C’est indéniable
pour qui essaie un tant soit peu d’être objectif.

Nous avons disputé douze Grands Prix jusqu’à maintenant. Sur ces
douze courses dominicales, par quatre fois, Alex Marquez n’était
pas à son niveau habituel : au Mans, à Silverstone, à Assen,
et à Brno. Sur ces quatre manches, il n’a su en gérer qu’une seule,
à savoir, le GP de Grande-Bretagne, achevé cinquième non sans avoir
été sauvé par un deuxième départ. Voici ce que disent les
chiffres et la piste
.

 

Une pénalité pas assez ferme ?

 

Alex Marquez MotoGP

Pour
ceux qui pensent que ça passait si Alex Marquez ne tombait pas,
regardez la photo de couverture de l’article et le placement des
deux pilotes. Photo : Michelin Motorsport

 

Joan Mir fulminait après sa
chute
. Non seulement c’est la troisième fois
consécutive qu’on le met par terre, mais Alex Marquez, d’après ses
propres dires, a essayé plusieurs fois de le dépasser sans succès,
en le touchant, et ne trouvant pas la faille. Un seul long-lap pour
une deuxième agression du genre en neuf courses, n’est-ce pas trop
gentil ? Je crois que si.
Effectivement, j’aime la cohérence du panel de
commissaires à l’ère Simon Crafar
, car c’est vrai que,
pour l’instant, tous les actes sont jugés de la même manière. C’est
déjà très bien et beaucoup mieux que ce que faisait Spencer. Là
encore, c’est l’action qui était pénalisée, et pas la conséquence.
Voyez-vous, au Qatar, Alex Marquez fait plus ou moins la même sur «
Diggia », sauf que ce dernier ne tombe pas, en raison de l’asphalte
autour du circuit. À Brno, Mir s’en serait sorti si le dégagement
était bitumé, mais il a chuté en raison des graviers. Et
pourtant, malgré la différence de résultat, la pénalité est la
même
. Bien.

Le problème, c’est qu’un peu comme Morbidelli et ses
infractions, il est souvent responsable des accrochages ! Ainsi,
on pourrait imaginer des pénalités de plus en plus sévères
pour les récidivistes
. Le permis à points, qui existe
encore en Formule 1, a été abandonné en 2017 en MotoGP. Quitte à s’inspirer de la F1 à tout bout de
champ, pourquoi ne pas ré-emprunter cette idée ?

Dites-moi, en commentaires, ce que vous avez pensé de
cet accrochage entre Joan Mir et Alex Marquez !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur,
et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Après la
chute, il a déclaré qu’il n’essayait pas de dépasser, mais qu’il
voulait voir si ça pouvait passer ici. Sacrée justification. Photo
: Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport