Publié27. juillet 2025, 11:57
Formule 1: Kimi Antonelli, le rookie de Mercedes, navigue en plein doute
Le jeune Italien partira des stands au Grand Prix de Belgique, ce dimanche (15 heures). À 18 ans, n’a-t-il pas été nommé trop tôt chez Mercedes?
Kimi Antonelli n’est entré dans les points qu’à une seule reprise sur les six derniers Grands Prix de Formule 1.
Imago
Après la fin des qualifications du Grand Prix de Belgique, samedi, il a fallu près d’une heure et demi à Kimi Antonelli avant qu’il ne puisse effectuer son apparition – obligatoire – devant les journalistes, dans le «carré» où les chaînes de télévision attendent les pilotes pour les interviews. Il avait encore les yeux rouges. À l’évidence, son élimination au cours de la première séquence des qualifications l’avait très sérieusement affecté.
En fait, après un début de saison remarquable (l’Italien a marqué des points dès son premier Grand Prix, en Australie, sous la pluie), il n’impressionne plus tellement. Au cours des six derniers Grands Prix, il n’a marqué des points qu’à une seule reprise (son podium de Montréal), et il n’a plus réussi à battre George Russell, son coéquipier chez Mercedes, lors des qualifications.
Bien sûr, ce n’est que sa première saison en Formule 1. En tant que débutant, il a bien le droit de commettre quelques erreurs. Mais au lieu de se rapprocher des performances de son partenaire, il semble au contraire régresser et s’en éloigner. «C’est vrai, depuis le début de la saison européenne, je me bats pour trouver de la confiance dans la voiture, admet-il. J’ai même le sentiment que j’ai fait un pas en arrière.»
En manque de confiance
Ce problème de confiance se pose même comme le principal handicap pour Kimi Antonelli. «C’est une phase difficile de ma carrière, parce que je sens que je n’ose plus pousser la voiture dans ses limites. Hier (ndlr: vendredi), par exemple, j’ai essayé un peu trop, et je suis parti en tête-à-queue. Ce qui a encore plus affecté ma confiance. En fait, avec ma façon de conduire, c’est comme si j’aggravais le problème, et du coup, j’ai encore moins de confiance dans la voiture.»
L’Italien ajoute qu’il essaie d’adapter son pilotage à sa Mercedes, mais que l’exercice n’est pas facile. «J’ai sûrement déjà trop changé mon style, ça devient forcé, c’est difficile. Je suis plus agressif que George dans les entrées de virage, et de manière générale, je suis trop agressif, j’essaie de maintenir trop de vitesse dans les courbes. Ce qui ne fait encore qu’accentuer le problème.»
Mercedes croit encore en lui
Du côté de l’écurie Mercedes, on ne s’affole pas (du moins pas encore). «L’écart entre Kimi et George n’est pas catastrophique, tempère Gwen Lagrue, en charge des pilotes au sein de l’écurie allemande. Kimi n’avait que 3 dixièmes et demi de retard sur George en Q1, ce n’est pas énorme, surtout sur un circuit aussi long.»
Le passage à vide de Kimi Antonelli amène toutefois à se demander si Toto Wolff et Gwen Lagrue ont fait le bon choix en plaçant l’Italien chez Mercedes dès sa première saison en F1, avec l’immense responsabilité qu’une telle écurie entraîne. Après tout, George Russell avait été «placé» trois ans chez Williams avant d’être promu chez Mercedes, ce qui a plutôt bien réussi au Britannique.
Kimi Antonelli, en tout cas, faisait peine à voir, samedi, après les qualifications. La joie d’avoir été nommé chez Mercedes fait désormais place à la pression subie au sein de l’écurie à l’étoile. «Je vais essayer de trouver la lumière au bout du tunnel, et le plus vite possible», conclut-il. On le lui souhaite.
Mercedes ne pourra pas tolérer longtemps que son pilote soit éliminé en première phase des qualifications. Cela dit, on a du boulot au sein de l’équipe: comme le regrette George Russell, la Mercedes a visiblement régressé en ce milieu de saison. Les ingénieurs se trouvent dans le même tunnel que Kimi Antonelli.