Par
Thomas Blanc
Publié le
27 juil. 2025 à 8h14
Elle était le sujet d’un documentaire diffusé sur France 2 ce dimanche 20 juillet 2025, la cheffe du restaurant La Femme du boucher (Marseille, 6e), Laëtitia Visse, fait face aux difficultés de son restaurant depuis plusieurs années. Elle a partagé ses doutes, communs à de nombreux restaurateurs, à actu Marseille sur sa volonté de poursuivre son activité tant « les creux sont difficiles à gérer ».
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Une activité imprévisible
Laëtitia Visse chapote un restaurant où la viande est reine (mais où tout le monde reste le bienvenu) employant cinq personnes et ouvert depuis août 2020. Avant cette aventure, elle était cheffe à Paris et au restaurant La Relève à Marseille.
Depuis le début, elle fait face à des difficultés qui mettent ses nerfs à rude épreuve. « Les difficultés sont cycliques, elles reviennent environ tous les deux ans », raconte la cheffe Visse. « En réalité, tout nous impacte : une longue période de travaux, des mouvements sociaux (qui) peuvent complètement nous empêcher de travailler », poursuit-elle.
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L’imprévisibilité de l’activité rend les choses difficiles à anticiper. « Ce qui est vraiment dur, c’est de ne pas savoir la veille pour le lendemain le nombre de couverts approximatif que l’on va faire. Les jours se suivent et ne se ressemblent vraiment pas. » Un constat qui lui donne souvent « l’envie de jeter l’éponge. »
L’inflation et l’attitude des clients
Une autre raison qui lui fait se « demander si [elle a] envie de se battre pour ça », c’est l’attitude de certains clients. « Malheureusement les mauvais se font plus remarquer », témoigne-t-elle.
Et l’inflation, en plus de rendre la tenue d’un commerce encore plus compliquée fait également ressortir ces comportements. « Aujourd’hui, tout est devenu plus cher. C’est entré dans les mœurs que le panier moyen au supermarché a augmentées. En revanche, pour le restaurant, pas du tout, alors que nous aussi, nos frais augmentent. »
Le gonflement des prix entraîne plus facilement les remarques désobligeantes et les mauvais commentaires peu constructifs.
Si c’est pour se faire traiter de voleuse alors que je donne corps et âme pour proposer de la qualité, le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?
Laetitia Visse
Cheffe du restaurant La Femme du Boucher
Le rôle des réseaux sociaux
Mais, faire de la bonne cuisine ne suffit plus pour attirer les clients, il y a l’influence des médias. « Les clients nous le disent, ils ne viennent plus deux fois dans le même restaurant. Ils font le tour des recommandations qu’ils voient sur les réseaux sociaux. Nos commerces sont donc soumis à l’influence des médias. Il faut donc que l’on y soit très présent », d’après la cheffe marseillaise. Une tâche difficile et par ailleurs aléatoire.
Quand les médias se montrent, l’activité repart. « Un appel à l’aide médiatique, comme le documentaire sur France 2, a un effet immédiat, je fais une salle pleine pendant six mois et cela noie les mauvais clients dans la masse. »
Elle peut aussi compter sur les autres professionnels du secteur, « d’autres commerçants viennent nous voir quand on fait savoir que ça va mal, car ils se reconnaissent dans le discours. C’est toujours chouette de voir qu’il y a une vague de solidarité », raconte-t-elle, joyeuse.
Un nouvel épisode ce dimanche
La restauratrice mise sur le réaménagement de la place Castellane dont les travaux ont pu impacter la fréquentation de La Femme du Boucher. « Je suis sûr que Castellane va se dynamiser dans les années à venir et que cela va impacter mon commerce. On en parlait jusqu’à maintenant comme d’un quartier moyen et les fermetures se multipliaient. Je pense que cela va changer. »
Le documentaire passé dimanche 20 juillet a une suite, où figure aussi Laëtitia Visse dès ce week-end. Un nouvel épisode « plus joyeux » où la cheffe passe un concours avec une apprentie est programmé pour ce dimanche 27.
« Dans cet épisode on montre plus ce qui nous fait tenir, c’est le plaisir d’échanger et de côtoyer d’autres restaurateurs. On s’y sent moins seuls que dans nos restos à regarder les factures », conclut-elle.
La Femme du boucher se trouve au 10 rue de Village à Marseille 6e, 04 91 48 79 65.
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