La Suisse pour écrire
Chaque semaine, durant l’été, portrait d’un écrivain qui a fait de la Suisse sa terre d’accueil et d’écriture.
Les rumeurs les plus romanesques circulent au sujet de Patricia Highsmith, disparue il y a tout juste 30 ans. Sur sa fascination pour la violence. Sur son intérêt pour les assassins cultivés et séduisants qui tuent leurs proies de sang-froid. Sur sa passion pour les escargots, qu’elle partage avec le héros trouble de son roman Eaux profondes, Vic Van Allen.
Au Tessin, elle vivait dans une villa que d’aucuns ont comparée à une «forteresse» aux fenêtres minuscules, plantée au milieu de la splendide Vallemaggia. Si elle préparait amoureusement du lapin à la crème pour ses chats, ses visiteurs, eux, n’avaient pas droit aux mêmes égards. «Pat», pour les intimes, était un «vieux garçon» qui demeurait cloîtré avec ces cigarettes et son whisky. Et si, tout simplement, son immense talent et son indépendance farouche avaient dérangé ses contemporains?