« On a gardé le souvenir d’Henry Morgan, de l’Olonnais, de Barbe Noire mais qui se souvient des pirates Mary Read, Anne Bony, Ching Shih ou encore de la première pirate, Jeanne de Belleville, qui s’était lancée dans la piraterie pour venger son époux ? Qu’elles aient été à la barre seules, avec un amant, un mari, elles ont de nombreux points communs. Elles ont toutes été courageuses, intrépides, rêvant de liberté et d’aventure », explique Hippolyte Romain, artiste peintre.

Il y a quatre ans, ce passionné de piraterie a jeté l’ancre à Morlaix. Et s’est fait, depuis, le chantre d’une corporation d’écumeurs et écumeuses des mers nés avec les balbutiements de la navigation. Son rêve : faire de la cité du viaduc celle des pirates. « Au XVIIe siècle, Colbert a fondé la Manufacture des tabacs et institué une taxe pour financer la Marine royale, tandis que des pirates venaient vendre leur butin à Morlaix. Saint-Malo est devenue la ville des corsaires ? Morlaix devrait être celle des pirates ! ».

Qu’elles aient été à la barre seules, avec un amant, un mari, elles ont de nombreux points communs. Elles ont toutes été courageuses, intrépides, rêvant de liberté et d’aventure !

Un versant ignoré de la piraterie

L’artiste a le verbe haut, mais pas que. En marge du « Festival baie des pirates », organisé par l’association éponyme les 26 et 27 juillet et dont il est tout naturellement le pilier, il vient d’éditer « Femmes pirates et flibustiers ». L’artiste entend donner à ces femmes leurs lettres de noblesse, permettant à ses lecteurs d’appréhender un versant largement ignoré de la profession et évoque les Mary Read, Anne Bony, ou encore de la première pirate, Jeanne de Belleville.

Une « Sécurité sociale » avant la lettre

Abondamment illustré d’aquarelles dont le trait n’est pas sans évoquer un certain Hugo Pratt, l’ouvrage retrace aussi un bref historique de la piraterie. On y apprend notamment que la corporation, pour sanguinaire qu’elle fut, avait mis en place une « Sécurité sociale » avant la lettre. La charte stipulait notamment « qu’après un abordage, un barème d’indemnités était appliqué, qui attribuait écus ou esclaves, leur quantité dépendant de ce qu’avait perdu le forban, un œil, une main ou une jambe, ou les deux ».

Un jumelage Morlaix – Nouvelle-Orléans ?

L’ouvrage, de près d’une centaine de pages, sera disponible en avant-première lors du festival, qui s’achève ce dimanche, puis dans les librairies. Pour autant, Morlaix n’en aura pas fini avec la piraterie, que l’artiste rêve de voir jumelée avec La Nouvelle-Orléans, « qui doit beaucoup aux flibustiers ! J’ai plus que jamais dans l’idée de fonder un musée de la piraterie. J’ai énormément de pièces à exposer, sans oublier les prêts de particuliers, un chapeau, un sabre, une jambe de bois ou une paire de mousquets ».

Pratique

« Femmes pirates et flibustiers », aux éditions Magellan cie, en vente lors du « Festival baie des pirates », qui se déroule les samedi 26 et dimanche 27 juillet au Sew, à Morlaix.